"Je suis un tueur et en tant que tel, je vais tuer": dans le cadre de sa série "Faites entrer l'accusé..." sur les affaires criminelles célèbres, le journaliste Christophe Hondelatte décortique, sur France 2, l'étonnante affaire du gendarme Alain Lamare, chargé d'enquêter sur ses propres crimes aux côtés de ses collègues. Vingt-huit ans après, les gendarmes interrogés par le journaliste ne cachent pas leur stupéfaction et leur accablement lorsqu'ils ont découvert que le criminel était l'un des leurs. "Pour nous, ce fut comme un drame familial", déclare le capitaine Jean Pineau. Le supérieur d'Alain Lamare à l'époque, l'adjudant Henri Cavalier, parle de "coup de poignard", d'une "trahison au plus profond". Avec audace, le criminel, auteur de multiples vols de voiture, braquages et agressions et d'un assassinat, revendique ses actes et menace dans une lettre manuscrite anonyme, signée d'un point d'interrogation, qu'il adresse au commissariat de Créteil. Pour l'inspecteur de police Daniel Neveu, cette écriture, "soigneusement ponctuée et bien serrée", est "celle d'un gendarme". Finalement, un des collègues d'Alain Lamare le reconnaîtra sur un portrait-robot. L'arrestation, à son domicile, se passe mal: un adolescent est tué par accident alors que la voiture de police qui conduit le gendarme au commissariat tente d'échapper à la meute des journalistes. A l'issue d'une bataille d'experts, Alain Lamare est déclaré fou. Il n'y aura pas de procès. Alain Lamare souffrait d'une forme particulière de schizophrénie, témoigne l'expert psychiatre Serge Bornstein. Interrogé par Christophe Hondelatte, il assure que la gendarmerie n'a exercé aucune pression pour obtenir ce verdict. Mais tous les collègues d'Alain Lamare seront mutés ailleurs, avec ordre de ne plus parler de l'affaire. Il n'en reste pas moins, conclut Christophe Hondelatte, qu'Alain Lamare, toujours enfermé dans un asile psychiatrique, continue de toucher sa pension de gendarme. Bien que la gendarmerie ait tenté d'obtenir sa démission, celle-ci n'a pas pris effet, compte tenu de son "état de démence". Présenté le 18 août, en deuxième partie de soirée, l'affaire Alain Lamare succèdera à l'affaire Emile Louis, concernant le mystère des disparues de l'Yonne (11 août). Elle sera suivi le 25 août de l'affaire de "l'empoisonneuse" Jamila Belkacem, et, le 1er septembre, de l'affaire Caroline Dickinson, victime du criminel multirécidiviste Francisco Arce Montes.
Rédaction
18 août 2005
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