Une peine d'un an de prison avec sursis a été requise mercredi à l'encontre du journaliste et animateur de télévision Guillaume Durand, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour une fraude fiscale qu'il conteste avoir commise sciemment. L'administration fiscale lui reproche de n'avoir pas fait figurer sur sa déclaration de revenus pour l'année 1999 l'indemnité de 5,8 millions de francs brut (880.000 euros) qu'il avait reçue de son ancien employeur Canal+ après son éviction de l'émission "Nulle part ailleurs", qu'il animait. Selon le fisc, auquel l'animateur doit par ailleurs 1,8 millions d'euros du fait de précédentes omissions de déclaration, une partie de cette indemnité - 3,2 millions de francs (490.000 euros) - était imposable au regard de la loi de finance de décembre 1999. Présent à l'audience, l'animateur a expliqué qu'il ignorait cette nécessité, ajoutant qu'il avait été mal conseillé à l'époque par un conseiller fiscal qui ne travaille plus désormais à ses côtés. "Si on m'avait dit qu'une partie de cette somme était imposable évidemment j'en aurais tenu compte", a-t-il argumenté, évoquant aussi le "flou" qui entourait l'imposition des indemnités de départ avant la loi de finance de 1999, qui a grandement précisé les règles en vigueur. Selon l'un de ses avocats, Me Hervé Témime, lorsque le départ de l'animateur est négocié en mars 1999 "dans l'esprit de tout le monde, c'est à dire de Guillaume Durand et de ses avocats, mais aussi de Canal+ et de ses avocats, cette indemnité est 100% nette d'impôts". Pour le représentant du parquet en revanche, "il n'apparaît pas recevable pour M. Durand de dire qu'il ne savait pas", l'administration ayant à l'époque fait largement connaître les nouvelles règles. En plus de la peine d'un an de prison avec sursis assortie d'une mise à l'épreuve pendant deux ans, il a requis contre l'animateur 20.000 euros d'amende. Le jugement sera rendu le 9 juin.
Rédaction
12 mai 2005
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