La directrice de l'unité documentaire de France 3 Patricia Boutinard-Rouelle prévient d'emblée que "Des femmes dans la guerre", diffusé en première partie de soirée ce 2 mai, n'est "pas un film classique", mais "un vrai film d'auteur" de Patrick Jeudy qui joue "avec le vrai et le crédible". Inclassable parce que hybride, ce documentaire qui lorgne vers la fiction et "s'autorise quelques libertés avec les faits", met en scène "des personnages réels interprétés" selon l'auteur, et s'appuie sur des images d'archives "fictionnées" et en couleurs. "Je n'ai aucune honte à raconter une belle histoire sur fond de guerre", explique le réalisateur Patrick Jeudy à propos de ces quatre destins de femmes, dont trois réels et un inventé, celui de la Française Madeleine "personnage composite et icône de toutes les résistances". Le tout est habilement mené mais la confusion des genres peut nuire au propos. Le 8 mai 1945, quatre femmes, la photographe américaine Margaret Bourke-White, l'Allemande Traudl Junge, secrétaire de Hitler, Nancy, la romancière anglaise et Madeleine la jeune résistante française, reviennent sur cinq ans de guerre. Leurs destins croisés forment la trame du récit, bâti sur des images d'archives, films amateurs ou américains ou encore les films d'Eva Braun, la maîtresse d'Hitler. Madeleine, la jeune résistante parisienne sera déportée à Bergen-Belsen dont elle reviendra. Selon Patrick Jeudy, ce personnage est un mélange de Lucie Aubrac, Germaine Tillon et Brigitte Friang.