Le groupe de presse allemand Axel Springer, qui publie le quotidien le plus lu en Allemagne, Bild, est sur le point de prendre le contrôle du bouquet de chaînes privées ProSiebenSat.1, affirme le quotidien de Munich Sueddeutsche Zeitung (SZ) à paraître mardi. Les actionnaires de cette ancienne filiale du groupe de médias Kirch aujourd'hui démantelé sont d'accord avec le groupe de presse sur le principe de la transaction, assure le journal. La vente, qui se chiffrerait en milliard(s) d'euros selon le quotidien, sera financée par la première banque du pays, la Deutsche Bank. Le contrat de vente doit être désormais rapidement négocié et soumis à l'approbation de l'Office des cartels, le gendarme de la concurrence en Allemagne, croit savoir le Sueddeutsche Zeitung. Springer détient déjà 11,8% du capital de ProSiebenSat.1, et envisage de porter sa part à 50%, selon le journal. L'éditeur allemand de presse Axel Springer avait annoncé en mars une hausse de 32,2% de son bénéfice net en 2004, à 147,5 millions d'euros, malgré un marché de la publicité toujours difficile et le lancement de nouveaux titres. Le groupe avait également accru son résultat opérationnel (EBITA) corrigé des effets exceptionnels de 55,9% à 335,8 millions d'euros, atteignant ainsi un niveau record dans l'histoire de l'entreprise. L'homme d'affaire israélo-américain Haim Saban, associé à six investisseurs financiers, avait pris le contrôle du bouquet de chaînes ProSiebenSat 1. en août 2003. Il en détient aujourd'hui 50,6% du capital et 88% des droits de vote. Nombre d'experts du secteur soupçonnent depuis le début M. Saban, ou les investisseurs financiers qui l'aident, de vouloir se retirer dès qu'ils pourront obtenir un prix intéressant. En deux ans, l'action ProSiebenSat.1 a presque doublé de valeur. Les spéculations sur un retrait de Saban ont redoublé ces derniers jours dans la presse allemande. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, Saban et ses co-investisseurs s'étaient engagés en 2003 dans une clause du contrat d'acquisition à céder 80% de leurs recettes aux anciens détenteurs du groupe en faillite s'ils parvenaient à revendre ProSiebenSat.1 dans un délai inférieur à deux ans. Or, précise l'hebdomadaire, le milliardaire leur a proposé début avril d'annuler cette clause en échange d'un versement forfaitaire de 15 millions d'euros.