Avec sa nouvelle série télévisée "Chancellerie", dont le premier épisode a été diffusé mercredi soir, la chaîne publique ZDF tente de donner aux Allemands une vision des coulisses du pouvoir... avec plus ou moins de succès, estimait mercredi la presse. Si c'est "du bon divertissement", la série "parle plus d'intrigues et de faiblesses humaines que de politique", selon le Berliner Zeitung. Parler des problèmes de puberté de la fille du chancelier ou des difficultés sentimentales de son rédacteur de discours donne un ensemble "très moyen", tranchait Die Welt. "Nous faisons de la fiction", se défend dans les colonnes du Sueddeutsche Zeitung l'acteur Klaus Behrendt, connu pour ses rôles de commissaire de la série policière "Tatort" et qui interprète là le "plus jeune chancelier de l'Histoire", âgé de 49 ans. L'ambiguïté réside dans le rapport choisi par les scénaristes à la réalité : inspiré par le chancelier Gerhard Schroeder tout en s'en voulant indépendant, réaliste tout en restant apolitique. Le quotidien Bild s'est amusé à dresser la liste des différences et similitudes entre Gerhard Schroeder et son homologue de fiction. Tous deux sont d'origine modeste, fans de football, et aiment le vin rouge... A la différence de son modèle, le chancelier de la série, dont la couleur politique n'est pas précisée, n'aime pas les cigares cubains - il est non fumeur -, et n'en est pas à son quatrième mariage - il est veuf -. Alors que le vrai chancelier social-démocrate est en proie à un chômage record et à un important déficit budgétaire, sa variante fictive affronte des problèmes moins fondamentaux mais plus spectaculaires : enlèvements de touristes allemands au Pérou, attentat contre l'ambassadeur d'Allemagne en Turquie... A la chancellerie, les deux premiers épisodes présentés en avant-première ont suscité des commentaires amusés, croit savoir Die Welt, selon lequel les intéressés ont trouvé l'ensemble "très gentil". Au final, conclut Bild, ce sont les Allemands qui décideront de l'avenir de l'un comme de l'autre : celui de Schroeder dépendra des élections législatives de 2006, celui de la série de ses parts d'audience...