L'actrice Catherine Deneuve a été entendue mercredi comme témoin à la brigade financière dans le cadre de l'enquête sur la déconfiture de Khalifa TV, créée par l'homme d'affaires algérien Abdelmoumène Rafik Khalifa, et l'acteur Gérard Depardieu pourrait être entendu jeudi, a-t-on appris de source policière. Catherine Deneuve est ressortie libre des locaux de la police, où elle a été entendue de 9h30 à 14h00. D'autres personnalités pourraient être entendues par la police dont Gérard Depardieu jeudi ou vendredi, selon cette même source. Les policiers de la brigade financière enquêtent sur de présumées malversations dans le groupe algérien Khalifa, que ce soit la banque ou la télévision de ce groupe, mise en liquidation judiciaire. Une information judiciaire pour "banqueroute, abus de biens sociaux et blanchiment" a été notamment ouverte fin 2003 visant certaines sociétés de M. Khalifa. Les policiers ont depuis démêlé le vaste écheveau financier du groupe Khalifa, selon la même source. L'audition de Catherine Deneuve s'inscrit dans le cadre du lancement de Khalifa TV à l'automne 2002. M. Khalifa avait alors convié à grand frais la jet-set sur les hauteurs de Cannes pour une fête où l'on croisait Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Sting ou Naomi Campbell. L'actrice a dû s'expliquer mercredi pour avoir touché, pour cette participation, quelque 50.000 euros en espèces, toujours selon la même source. Khalifa TV se voulait le trait d'union entre les deux rives de la Méditerranée et n'aura finalement survécu que six mois aux rêves de grandeur de son créateur dont l'empire s'est effondré. Elle émettait sur le câble et le satellite depuis la proche banlieue parisienne. Le dernier épisode judiciaire concernant le groupe Khalifa remonte au 21 septembre 2004 : le liquidateur judiciaire de Khalifa Bank avait été entendu au tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) par la juge d'instruction chargée de l'enquête sur les malversations financières présumées dans le groupe algérien Khalifa. Des commissions rogatoires internationales devaient être lancées pour demander la collaboration de la justice algérienne dans l'enquête sur le groupe en déroute financière. Le liquidateur algérien, Moncef Badsi, avait tenté de démontrer à la juge "l'existence de liens financiers entre des infractions commises en Algérie à la banque Khalifa et des dépenses effectuées par les dirigeants du groupe en France", avait indiqué une source proche du dossier après cette audition.
Rédaction
6 janvier 2005
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