Des centaines de jeunes gens se sont rassemblés hier pour le second jour consécutif devant le siège de l'ambassade de France à Beyrouth pour réclamer la révision de la décision de cesser la diffusion en France de la chaîne satellitaire du Hezbollah chiite libanais Al-Manar. "La liberté de l'information est en cause!", "Al-Manar est victime du terrorisme intellectuel!", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants, qui ont remis une lettre à la chancellerie appelant "le gouvernement français et le Conseil d'Etat (la plus haute juridiction administrative de France) à respecter la liberté des médias et d'expression". "Nous les appelons aussi à revenir immédiatement sur leur décision de cesser la diffusion d'Al-Manar", ajoute le texte dont une copie a été remise à la presse. La veille, près de 200 jeunes gens, une bougie à la main et la bouche fermée par un papier collant, avaient tenu en soirée un sit-in devant les locaux du Centre culturel français voisin, pour protester contre le jugement adopté lundi par le Conseil d'Etat. Le Comité de suivi de l'affaire d'Al-Manar, formé de représentants de la presse et du gouvernement, s'est par ailleurs réuni jeudi au siège du syndicat de la presse pour examiner un "plan d'action après l'application de la décision de la justice française", a annoncé Télé-Liban (officielle). Le directeur de l'information d'Al-Manar, Hassan Fadlallah, a pour sa part déclaré à la télévision officielle avoir reçu des informations selon lesquelles les auditeurs d'Al-Manar en France ont commencé à recevoir ses programmes par le biais du réseau internet via l'opérateur satellitaire Nilesat. Malgré la décision du Conseil d'Etat, les responsables d'Al-Manar ont annoncé vouloir poursuivre "la défense de leur cause par les voies juridiques" et doivent avoir une audience vendredi à Paris avec le CSA, l'accord entre les deux parties, conclu le 19 novembre, n'ayant pas été annulé. Le Premier ministre libanais Omar Karamé a pour sa part menacé mardi les médias français émettant au Liban de mesures de rétorsion, sans préciser les mesures envisagées.
Rédaction
17 décembre 2004
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