Le président du groupe Canal+ Bertrand Méheut estime que grâce à l'acquisition de l'exclusivité de la ligue 1 de football français, Canal+ (Vivendi Universal) peut "prétendre attirer près de 300.000 abonnés" et que "Canal+ ne sera pas en perte", dans un entretien aux Echos paru lundi. "Canal+ ne sera pas en perte. L'exclusivité du football français devrait nous permettre non seulement de fidéliser les 150.000 fans de football actuellement abonnés à la fois à TPS et à Canal+, mais encore de convaincre un public plus large que Canal+ est la seule véritable chaîne premium", déclare-t-il. "Nous pouvons prétendre attirer près de 300.000 nouveaux abonnés, ce qui représente en année pleine près de 100 millions d'euros de résultat supplémentaires", ajoute-t-il. "Nous avions anticipé les droits du football en relevant, pour la première fois depuis quatre ans, le prix de l'abonnement à Canal+ de 1,1 euro par mois. Cela procurera sur un an (en septembre 2000) un surplus de 70 millions d'euros de résultat net", souligne-t-il. "Avec l'exclusivité du football, nous ne nous interdisons plus d'augmenter nos prix, en fonction de l'inflation, à la fois sur Canal+ et sur CanalSatellite" (le bouquet satellite détenu à 66% par le groupe Canal+ et à 34% par Lagardère), a-t-il expliqué. "Sur les 8,3 millions d'abonnés au total, une hausse de 1 euro par mois représente 100 millions d'euros en année pleine", a-t-il souligné, précisant que le groupe compte "faire porter beaucoup plus" ses efforts sur le paiement à la séance et la vidéo à la demande (VOD). "Le groupe Canal+ va atteindre rapidement 3 millions d'abonnés", prévoit-il. Canal+ va débourser pour la Ligue 1 de football 600 M EUR en moyenne par saison de 2005 à 2008. Son concurrent TPS (détenu à 66% par TF1 et à 34% par M6) n'a pas voulu entrer dans la bataille à ce prix là. "A terme, il n'est pas réaliste qu'il y ait de manière durable deux plates-formes satellitaires", a par ailleurs réitéré M. Méheut. "Si dans trois ans nous nous trouvions seuls dans le nouvel appel d'offres, nous négocierions avec la Ligue pour revenir sur une valeur économique des droits du foot", poursuit-il