La Licra, le Centre Simon Wiesenthal et le Consistoire central ont demandé mardi au CSA d'annuler son autorisation d'émettre à la télévision Al Manar tandis que le Crif en appelait à Jacques Chirac contre "une autorisation officielle donnée (...) à la propagande antisémite". Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Roger Cukierman a réclamé la convocation "urgente" du Comité interministériel de lutte contre l'antisémitisme, "s'il a encore un sens". Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé vendredi d'autoriser la télévision Al Manar, proche du Hezbollah chiite libanais. "Nous aimerions connaître la position du président de la République sur la situation ainsi créée par le CSA", a ajouté M. Cukierman dans une déclaration. Le Crif, qui a dénoncé par avance la décision du CSA, a écrit lundi à son président Dominique Baudis pour lui demander de revenir dessus. Il a dénoncé "des pressions de pays qui parrainent le Hezbollah" en citant le Liban, la Syrie et l'Iran. La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) juge, dans un communiqué, que l'autorisation du CSA "suscite l'inquiétude et l'incompréhension". "Au moment où toutes les autorités politiques et européennes rejoignent les associations antiracistes sur le constat du développement et du rajeunissement de l'antisémitisme traditionnel (...) comment comprendre qu'un média diffusant des messages ouvertement antisémites et appelant au meurtre contre les juifs du monde entier soit autorisé à entrer dans les foyers de nos concitoyens?". "Comment comprendre, et accepter que les enfants de la République parmi les plus fragilisés puissent être ainsi exposés à un discours d'éducation à la haine ?", ajoute-t-elle. Le Centre Simon Wiesenthal, dans une lettre à Dominique Baudis, demande au CSA de reconsidérer son autorisation et souligne que "le CSA et les autres officiels qui ont accordé au Hezbollah un nouveau permis de tuer (...) seront tenus pour co-responsables de toutes les conséquences violentes qui pourraient en résulter". Le Consistoire central s'est dit "choqué" et le Consistoire de Paris-Ile-de-France "scandalisé". Tous deux ont mis en garde contre les conséquences de ce conventionnement et averti qu'il risque d'aggraver les actes antisémites.
Rédaction
24 novembre 2004
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