France 2
 

Rédaction
21 novembre 2004

La chaîne France 2 a porté plainte pour "diffamation publique" contre X, à la suite d'accusations de mise en scène dans des images diffusées en 2000, où l'on voyait un jeune Palestinien, Mohamed Al Dura, tué par balles et son père blessé, a indiqué la directrice de l'information Arlette Chabot. "Depuis six mois, on essaye de lancer une rumeur, selon laquelle France 2 s'était prêtée à une manipulation, que le garçon n'était pas mort, que son père n'avait pas été blessé et que tout ceci avait été une mise en scène complaisamment filmée par France 2", a souligné Mme Chabot à l'occasion d'une "réunion d'information" sur cette affaire. Les invités à cette "réunion" étaient soigneusement filtrés à l'entrée de l'immeuble de France Télévisions, a constaté un journaliste de l'AFP, afin, selon Arlette Chabot, que les accusateurs de la chaîne, notamment l'agence Metula News Agency (Mena), ne soient pas présents. Les images de France 2, où l'on voyait le jeune garçon et son père, pris sous le feu croisé des combattants israéliens et palestiniens et mal abrités derrière un bidon, tomber, inanimés, sous les balles, avaient fait le tour du monde le 30 septembre 2000. Elles avaient largement nourri le sentiment anti-israélien, déclenchant par contre-coup une campagne en France contre France 2, accusée de sympathie excessive pour la cause palestinienne et de propagande contre l'armée israélienne. En janvier 2003, un livre était publié en France, sous le titre "Contre-expertise d'une mise en scène", accusant France 2 d'avoir manipulé les faits. Vendredi, Arlette Chabot a rediffusé pour ses invités le reportage du 31 septembre 2000, un autre reportage pris sous un autre angle au même moment par une autre chaîne ainsi qu'un troisième reportage tourné à l'hôpital, montrant le père gravement blessé. Elle a également présenté un film où le père du jeune garçon expose les profondes cicatrices de ses blessures à la caméra ainsi que des photos du jeune Mohamed, prises à la morgue, où l'on peut distinguer les traces des blessures qui l'ont tué. Arlette Chabot a souligné qu'elle s'était émue de ces rumeurs, diffusées via des sites internet et qui ont "perturbé une communauté très sensible depuis quelques mois", lorsqu'elle a su qu'un député (UMP des Bouches-du-Rhône Roland Blum) envisageait d'interpeller le gouvernement et qu'un "grand hebdomadaire" (il s'agit de l'Express) avait des "doutes" sur la version de France 2.

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