Le directeur de la rédaction nationale de France 3 Ulysse Gosset a défendu sa politique éditoriale devant les journalistes de la rédaction qui l'avaient mis en cause, a-t-on indiqué de sources concordantes. Une assemblée générale avait été convoquée lundi par la Société des Journalistes (SDJ) et l'intersyndicale des journalistes (SNJ, CGT, CFDT) à la suite d'un vote de la rédaction, qui compte 203 journalistes, jeudi. Lors de ce vote, 78,67% des 161 votants avaient répondu "non" à la question de savoir s'ils approuvaient le projet présenté par Ulysse Gosset à la rédaction le 13 juillet dernier. Pour Ulysse Gosset, interrogé par l'AFP à l'issue de l'assemblée, "France 3 est une chaîne régionale et, pour la rédaction nationale, sa région, c'est le monde". Selon lui, "la priorité reste la couverture de l'actualité immédiate". Mais, ajoute-t-il, "on ne peut pas tout couvrir. Nous devons faire des choix". "J'ai trouvé utile et innovant d'accorder davantage de place aux faits de société", a-t-il indiqué, ayant constaté un déficit sur ce point en prenant ses fonctions en novembre 2003. Ulysse Gosset a également promis d'examiner la question des collaborateurs non permanents, en réponse à des inquiétudes de l'intersyndicale. Selon Sylvain Lequesne, président de la SDJ, interrogé par l'AFP, les sujets sur le mode de vie des Français vont prendre le pas sur la couverture de l'actualité, notamment internationale. Il a ainsi relevé que France 3 n'avait pas envoyé d'équipe en Ossétie, pour la sanglante prise d'otages. Pour Serge Cimino, délégué SNJ, les justifications d'Ulysse Gosset sont apparues davantage comme "un effort pour jeter un peu d'eau sur le feu que comme une réelle volonté de compromis". La rédaction reste, selon lui, partagée entre "l'attente, la perplexité et la vigilance" et "l'ambiance générale est très tendue". Des rencontres sont prévues dans les prochains jours entre la direction de la rédaction et l'intersyndicale d'une part, la SDJ de l'autre.