Les sept juges de la Cour d'appel ont tenu la vedette à Washington, lors de la première journée d'audience du procès Microsoft par leur connaissance technique du dossier et leurs questions incisives qui ont paru battre en brèche les arguments du gouvernement américain, favorable à un démantèlement du géant informatique. Les juges de cette Cour d'appel fédérale, dont la mission est à terme d'infirmer ou de confirmer le jugement de démantèlement du groupe de logiciels, paraissaient très conscients de leur rôle et extrêmement au fait des développements d'un dossier pourtant technique. L'avocat du gouvernement Jeffrey Minear a subi les assauts répétés de la cour, emmenée par son président Harry Edwards. Ce dernier notamment ne trouve pas convaincante la thèse du gouvernement américain selon laquelle une alliance entre Netscape et Sun Microsystems, et son langage Java, aurait constitué une menace pour le système d'exploitation de Microsoft. Il doute qu'une telle hypothèse, à laquelle il ne trouve d'ailleurs pas de preuve suffisante, ait pu pousser le groupe de Bill Gates à tenter d'éliminer cette concurrence présumée sur le marché des systèmes d'exploitation. "Netscape ne menaçait pas de devenir un substitut au système d'exploitation Windows, il n'a ni l'intérêt, ni la capacité de le faire", a estimé le président de la Cour d'appel. Ce fut au tour ensuite de John Roberts, le second avocat du gouvernement, de faire profil bas, alors qu'il tentait, en vain, de défendre la thèse selon laquelle le logiciel de navigation de Microsoft, Internet Explorer, aurait dû être vendu séparément de Windows. L'intégration aurait porté atteinte au consommateur si le navigateur n'avait pas été offert gratuitement avec Windows, a expliqué le juge Stephen Williams. Selon lui, "c'est d'obliger un consommateur à acheter deux produits en les payant tous les deux qui serait une contrainte".
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