Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d'autres patrons dans un ouvrage intitulé "Les dirigeants face au changement" (Editions du Huitième jour), livre sa conception de la télévision et estime que le métier de TF1 est d'"aider Coca Cola à vendre son produit". "Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective +business+, soyons réaliste: à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit". "Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible". "Rien n'est plus difficile, poursuit-il, que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise". "La télévision, c'est une activité sans mémoire. Si l'on compare cette industrie à celle de l'automobile, par exemple, pour un constructeur d'autos, le processus de création est bien plus lent; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n'en aurons même pas le temps!" "Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d'audience. Nous sommes le seul produit au monde où l'on +connaît+ ses clients à la seconde, après un délai de 24 H." Les associés d'EIM, société de conseil opérationnel, ont interrogé une vingtaine d'autres dirigeants, outre M. Le Lay, notamment Michel Bon (ex-France Télécom), Robert-Louis Dreyfus (LD Com), Michel Pebereau (BNP-Paribas), Henri de Castries (Axa). EIM souhaitait "prendre le pouls" de l'entreprise française "face à ses nouveaux défis". Le livre, préfacé par le président du Medef Ernest-Antoine Seillière, a été publié en 2004.
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