Le Théâtre des Champs-Elysées (TCE) à Paris achève sa saison lyrique 2003-2004, avec la reprise depuis le 15 juin et pour six représentations d'une production exemplaire par sa recherche et son efficacité des "Noces de Figaro" de Mozart, couronnée par le grand prix du Syndicat de la critique musicale 2002. La soirée du 21 juin (jour de la 23e Fête de la musique) sera retransmise en direct par ARTE et France Musiques à partir de 19H30. Des restransmissions sur grand écran sont aussi prévues, à Paris (cinéma Arlequin), Strasbourg (place de l'Opéra), Leipzig (Opéra de Leipzig) et Bruxelles (Théâtre de la Monnaie). Ces "Noces" portent la marque d'une équipe menée par le chef belge René Jacobs à la tête du Concerto Köln et du metteur en scène français Jean-Louis Martinoty. René Jacobs a renouvelé pour cette reprise la distribution d'octobre 2001 au TCE. A quelques exceptions près, il a également gravé avec une autre équipe de chanteurs un enregistrement de l'opéra pour Harmonia Mundi qui vient de paraître. Le chef belge défend une approche des "Noces de Figaro" qu'il qualifie de "néo-classique avec, dit-il, nos instruments d'époque, la vitesse de nos tempi, la réalisation des récitatifs, les ornements sporadiquement ajoutés par les chanteurs et quelques autres surprises...". Il admet toutefois "que prétendre à une quelconque authenticité serait impardonnablement prétentieux". "Chaque époque, précise René Jacobs, a sa propre tradition mozartienne". "L'approche néo-classique, affirme-t-il, est le fruit de plus en plus intense, non pas de +reconstruire+ les pratiques d'exécution musicale du temps de Mozart, mais de les utiliser avec une imagination propre à la personnalité individuelle du musicien, comme des éléments importants, toutefois subordonnés à une vision d'ensemble". Sa direction témoigne d'un souci de continuité musicale. Il est accompagné par Jean-Louis Martinoty dont les touches et ajouts s'intégrent naturellement à l'action, dans un décor de l'Autrichien Hans Schavernoch suggérant une société inégalitaire se désagrégeant. La distribution réunit notamment Luca Pisaroni (Figaro), Pietro Spagnoli et Annette Dasch (comte et comtesse), Rosemay Joshua et Angelika Kirschslager (Chérubin).