France 3, qui fait "une pause" dans le domaine des documentaires de littérature avec la fin d'"Un siècle d'écrivains", lance une nouvelle case documentaire santé bimensuelle "La vie en question", le 26 février en deuxième partie de soirée. Patricia Boutinard-Rouelle, directrice des documentaires de la chaîne publique, souligne :"Nous ne sommes pas dans une logique de rupture. On ne change pas une politique qui marche mais il va falloir évoluer pour marquer mieux notre identité". L'augmentation du budget cette année sera de l'ordre de 4% et la chaîne a diffusé sur le réseau national en l'an 2000 quelque 300 heures de documentaires. Après le lancement à la rentrée de deux cases mensuelles "Sujet tabou" et "Passé sous silence" (histoire), l'ouverture d'une nouvelle case "découverte et science" le dimanche à 18H00 est prévue pour septembre prochain. A propos de "La vie en question" (diffusé le lundi en alternance avec le magazine "A notre santé" présenté par Nathalie Simon), France 3 souligne que jusqu'à présent le domaine de la santé "était l'apanage des magazines". Se plaçant volontairment du côté du patient, ces documentaires racontent des histoires médicales et humaines. La dimension médicale est vraiment présente, expliquent les initiateurs du projet, mais la maladie exclut et isole et faire des films sur les patients peut contribuer à réduire cette exclusion. "Il s'agit de dédramatiser les problèmes de santé sans tricher", souligne la directrice des documentaires. "Un don pour toujours", le film de Laurent Guyot qui inaugure la série le 26 février, aborde une greffe de foie par donneur vivant, pratiquée à l'hôpital Beaujon par le Pr Belghiti et son équipe. Le réalisateur a travaillé avec la famille et les médecins, n'ignorant pas le risque d'échec et évoque des "moments vraiment dramatiques". C'était la première fois qu'une partie de foie était prélevée sur un homme de cet âge (73 ans), qui plus est déjà donneur d'un rein, 28 ans plus tôt, à son fils Jacques, maintenant âgé de 41 ans. Angoisse, questions après les tests de compatibilité, psychologie au sein de la famille. Le chirurgien explique à celle-ci les conditions de cette greffe de foie partielle, indiquant que "théoriquement, il n'y a aucun risque de rejet" puisque le père a déjà donné un rein à son fils. Et puis le grand jour arrive. On assiste en partie à l'opération mais la transplantation ne se passera pas exactement comme prévu. Si le père récupère normalement (huit jours plus tard son foie commence à repousser rapidement), le fils souffre d'un abcès favorisé par le traitement immunosuppresseur. Après une septicémie, une nouvelle greffe prélevée sur un donneur décédé, est cette fois nécessaire. Jacques s'en sort. Il parle de cette période de son existence comme d'une "parenthèse".
Rédaction
26 février 2001
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