La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) recommande aux pouvoirs publics d'entreprendre "une étude épidémiologique" pour mesurer la violence faite aux enfants par les images pornographiques, violentes ou racistes, dans un avis rendu public mardi. Dans un avis daté du 30 avril, intitulé "avis sur la violence faite aux enfants par les médias et les images", la Commission recommande "d'entreprendre rapidement, en lien avec l'observatoire de l'enfance maltraitée, une étude épidémiologique confiée à un institut offrant toute garantie scientifique sur l'impact" des messages violents, pornographiques ou racistes sur les mineurs. Elle propose aussi de réécrire un article du code pénal (227-24), sanctionnant tous ceux qui fabriquent, transportent ou diffusent des messages à caractères violents ou pornographiques lorsqu'ils sont susceptibles d'être vus ou perçus par un mineur, afin de lui donner "plus d'efficacité". Par ailleurs, la Commission demande de "promouvoir l'éducation à l'image et aux enjeux économiques des médias, en direction des enfants, des parents et des éducateurs" et de "refondre et rendre plus cohérent" le dispositif de protection administrative des mineurs et les structures actuelles (CSA, BVP...) en y "associant des professionnels de chaque média, des enseignants, des travailleurs sociaux, des médecins, des représentants de parents". La CNCDH s'intéresse aussi à internet et à l'exposition "involontaire" des mineurs aux sites racistes, pédophiles, pornographiques ou négationnistes et demande de "proposer des outils techniques" afin de protéger les enfants. "Malgré les propositions" faites par la présidente du Haut conseil à l'intégration Blandine Kriegel et la défenseure des enfants Claire Brisset, le "suivi nécessaire" à la protection des enfants "reste en partie inadapté", affirme la CNCDH qui estime qu'il y a "urgence" à adopter les mesures nécessaires.
Rédaction
19 mai 2004
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