L'AFP a été victime samedi soir de l'attaque du virus "Sasser" qui a perturbé sérieusement l'ensemble de ses diffusions satellitaires entre 16h20 GMT et 21h45 GMT. Déjà confrontée à ce fléau des attaques virales notamment l'été 2003 puis le 8 mars dernier, l'AFP a mis en place des procédures préétablies à la fois pour enrayer l'attaque et pour offrir à ses clients des modes de livraison de substitution. Il était 18h20 à Paris lorsque subitement la plupart des ordinateurs de la grande salle du desk de la place de la Bourse se sont éteints puis relancés automatiquement. Dans le même temps, ceux des ordinateurs chargés de diriger la plupart des services texte, photo et infographie vers les satellites se sont bloqués. "L'AFP avait bien vu les avertissements de Microsoft et en avait tenu compte. L'attaque a été extrêmement rapide, aucun signe précurseur n'a été enregistré", a déclaré Bernard Barret, responsable de l'exploitation de l'AFP. "Les explications des spécialistes des antivirus ne sont pas suffisantes pour analyser ce qui s'est passé", a ajouté Daniel Oudet, directeur technique. "On vérifie tout attentivement". Les mesures d'urgence ont été immédiatement mises en oeuvre pour poursuivre la production notamment avec un effort particulier des journalistes. Ils ont continué, malgré des ordinateurs qui sous l'effet du virus s'éteignaient toutes les minutes, à envoyer la copie et les photos car les services continuaient à être disponibles via l'Internet. Au niveau technique, le cloisonnement strict du réseau interne a été instantané. Cette solution est possible depuis peu car l'AFP vient d'achever de mettre en place une nouvelle architecture de son réseau local. Cette opération a permis toute une série d'améliorations de la qualité de service et de la sécurité. Les services techniques se sont mobilisés rapidement en ce jour férié en France. De nombreux techniciens ont proposé leur service spontanément dans la soirée de samedi. "Cela coûte cher, car il faut renforcer en permanence les équipes et les systèmes qui travaillent à garantir la continuité du service", a souligné Jean-François Richard, rédacteur en chef technique. "Les consignes de sécurité que doivent respecter les journalistes sont de plus en plus draconiennes, mais elles sont une contrainte inévitable dans un métier chargé d'assurer le circulation donc la liberté de l'information", a-t-il ajouté.
Rédaction
3 mai 2004
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