Les salariés de la SFP (Société française de production) ont suspendu mardi leur grève, entamée le 18 janvier, après avoir rencontré Roland Peylet, le médiateur nommé par le gouvernement, a-t-on appris de source syndicale. Au cours d'une assemblée générale qui réunissait 250 personnes, le personnel s'est prononcé aux 2/3 pour l'arrêt du mouvement à partir de mardi soir, a-t-on appris de même source. Les salariés de la SFP s'étaient mis en grève pour faire pression sur le gouvernement, afin qu'il se prononce clairement sur l'avenir de l'entreprise, en difficulté chronique. Faute de réponse, ils avaient occupé les deux sites de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) et de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), avant d'évacuer les locaux après l'assignation en justice de plusieurs grévistes. Victime d'un certain essoufflement, le mouvement est suspendu sans aucune assurance d'un arbitrage rapide du gouvernement. Seul point positif, souligné par les organisations syndicales, la lettre de mission du conseiller d'Etat Roland Peylet prévoit que celui-ci doit rendre ses conclusions "fin février". "Il nous a assuré qu'il serait dans les temps", a indiqué à l'AFP Antonio Gomez de la CGT. Les syndicats, qui n'excluent pas de nouvelles "actions médiatiques", seront reçus ce mercredi par la ministre de la Culture et de la Communication Catherine Tasca, une entrevue programmée avant la décision de stopper le mouvement. Jeudi, les organisations syndicales (CGT, CFDT) rencontreront le médiateur judiciaire, nommé par le tribunal de Nanterre. Les salariés de la SFP se sont massivement prononcés pour un rattachement au groupe France Télévision, rejetant les autres solutions envisagées: statu quo, plan social limité avec recapitalisation, liquidation, privatisation avec reprise par son encadrement. Confrontée à une vive concurrence, la SFP, qui emploie 430 salariés, est en proie à des difficultés financières récurrentes, malgré des plans de restructurations successifs.
Rédaction
7 février 2001
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