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Rédaction
14 avril 2004 à 01h00

Un journaliste français de l'agence de télévision CAPA, a été enlevé dimanche au sud de Bagdad, devenant a priori le premier Français otage en Irak, a-t-on appris hier soir, alors que Paris pressait ses ressortissants de quitter ce pays. L'annonce de ce rapt a été faite par le directeur de CAPA, Hervé Chabalier, puis confirmée dans la soirée par le Quai d'Orsay, qui a exigé sa "libération sans délai ni condition". Cet enlèvement s'ajoute à la quarantaine de prises d'otages étrangers, selon un bilan de la coalition. Alexandre Jordanov, 40 ans, tournait un documentaire pour la chaîne cryptée Canal+. Son cameraman, pris en otage en même temps mais, semble-t-il par un groupe différent, a été relâché dans la nuit de dimanche à lundi, selon CAPA et Canal+. "Nos deux journalistes, témoins de l'attaque d'un convoi de matériel (...) sont descendus de voiture pour filmer l'incident qui opposait des militaires américains et un groupe de combattants irakiens", selon un communiqué de l'agence CAPA et de Canal+ diffusé mardi soir. "Au cours de la fusillade ils se sont mis à l'abri chacun de leur côté. Aux mains d'un groupe armé sunnite, Ivan Cerieix a été conduit secrètement dans plusieurs lieux. Ce n'est que vers 5 heures du matin qu'Ivan Cerieix, qui avait perdu ses papiers au cours de la fusillade, a convaincu ses ravisseurs qu'il était un journaliste de nationalité française. Il a finalement été relâché et ramené discrètement à Bagdad", selon ce communiqué. "Nous ne savons pas si Alex Jordanov a été enlevé par le même groupe de combattants qu'Ivan Cerieix et nous ne connaissons pas les conditions de son enlèvement. L'agence CAPA, dont six équipes couvrent actuellement les évènements d'Irak, et Canal+, réclament la libération immédiate d'Alex Jordanov", conclut le communiqué. Canal+ a précisé mardi soir que ses journalistes -une dizaine tous de nationalité française- travaillant en Irak étaient tous volontaires et "rompus au reportage de guerre". Ivan Cerieix a "décidé de lui-même de rester, comme le reste de l'équipe", a-t-on souligné de même source. Un appel a été lancé aux ravisseurs d'un journaliste français en Irak à le libérer en raison "de la position honorable de la France lors de la guerre" lancée par les Etats-Unis en 2003 en Irak, a indiqué mardi un chef tribal qui se présente comme "médiateur" dans l'affaires des otages. "J'ai envoyé un message aux chefs des tribus de Latifiya d'oeuvrer en vue de le libérer. Un appel similaire a été adressé par Hareth al-Dari", secrétaire général du Comité des oulémas musulmans, a affirmé à l'AFP Mezher al-Doulaïmi. "Nous travaillons main dans la main avec le Comité des oulémas dans cette affaire en raison de la position honorable de la France lors de la guerre" de 2003, a-t-il ajouté. Le journaliste-caméraman Ivan Cerieix, 32 ans, affirme que les dirigeants de la guérilla qui l'ont capturé l'ont libéré lorsqu'ils ont été convaincu qu'il était un journaliste français, mais il reste sans nouvelles de son camarade Alexandre Jordanov. "Maintenant que nous sommes convaincus que tu es un journaliste français nous allons te libérer, car nous sommes de bons musulmans et Allah m'enverrait en enfer si je te faisais du mal", lui a dit un chef de la guérilla, a déclaré le journaliste à l'AFP. Le gouvernement français a recommandé "formellement" mardi aux Français qui se trouveraient dans ce pays de quitter l'Irak. "Dans l'état actuel des difficultés, j'appelle tous les ressortissants français qui se trouvent actuellement en Irak à bien vouloir rentrer et je demande à tous ceux qui prévoient dans les jours à venir un déplacement en Irak de bien vouloir le reporter", a lancé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin au cours de la séance des questions à l'Assemblée nationale. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, "un peu moins d'une centaine de Français" sont actuellement en Irak, notamment des diplomates et agents de la section d'intérêts français, des "particuliers et des journalistes". Une quarantaine de ressortissants de 12 pays sont actuellement détenus en otages en Irak, a déclaré mardi le porte-parole de la coalition dirigée par les Etats-Unis, Dan Senor. L'enlèvement ou la disparition de quatre Italiens, trois Japonais, neuf Américains, trois Tchèques et un Canadien notamment ont été précédemment annoncées.

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