L'esclavage moderne prend souvent les traits de "petites bonnes", jeunes filles de pays pauvres illégalement amenées en France pour être exploitées à des tâches domestiques, explique Bruno Ulmer qui a filmé pour Arte le portrait de deux victimes, entre le Maroc et Marseille. Le film sera diffusé ce soir sur ARTE. "Ce ne sont pas les familles qui manquent, je peux trouver toutes les filles que je veux", explique un recruteur à un père marocain miséreux pour le convaincre de lui confier sa fille. "Tu ne joueras plus dans la poussière et tu auras une bicyclette pour aller à l'école", promet l'homme à la fillette. "Le plus souvent, ce sont les parents qui confient leur petite fille à un +employeur+ qui peut être un proche de la famille. Celui-ci s'engage à leur verser un peu d'argent chaque mois ou leur promet d'emmener leur fille en France pour la scolariser et lui offrir un avenir meilleur", explique Bruno Ulmer. "Contre un bakchich 500 dirhams (50 euros), la petite fille peut même être inscrite sur le passeport de l'employeur comme son propre enfant", dit-il.
Rédaction
29 avril 2004
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