Le magazine de Canal+ "90 minutes" donne ce soir à 22h50 un coup de projecteur sur le Tabligh, le plus mystérieux des mouvements musulmans à travers le monde, dont des représentants siègent en France au conseil français du culte musulman (CFCM). Souvent appelés "les témoins de Jéhovah de l'islam" en raison de leur prosélytisme actif et non-violent et de leur fondamentalisme, les membres du Tabligh ont horreur des médias, d'où l'intérêt de cette enquête d'Hervé Bouchaud, tournée en grande partie en caméra cachée. Le reportage a d'ailleurs été marqué le 11 mars par un incident violent lorsque l'équipe a voulu enquêter sur une madrassa (école coranique) animée dans un manoir à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne) par Foi et Pratique, un courant dissident du Tabligh également représenté au CFCM. Le preneur de son de Canal+ a été sérieusement blessé et trois membres de la madrassa, dont le chef spirituel de Foi et Pratique, Mohamed Hammami, ont été mis en examen pour violences volontaires et vol en réunion et avec arme. L'un d'eux a été incarcéré. Dans la madrassa, de jeunes pensionnaires passent leurs journées à apprendre le Coran par coeur, hors de tout contrôle. "Tout le monde sait qu'elle existe mais aucune institution n'est allée enquêter sur ses activités", a indiqué Hervé Bouchaud à l'AFP. Le Tabligh, né au Pakistan au début du XXe siècle, compte des millions d'adeptes à travers le monde. En France, après avoir consacré ses efforts à "réislamiser" les ouvriers immigrés, il se concentre aujourd'hui sur les jeunes des cités. Dans les mosquées - souvent de simples caves ou pavillons - les prédicateurs tiennent des discours non-violents. Mais les jeunes recrues du Tabligh dérivent parfois vers l'islamisme. Une évolution facilitée par la théologie fondamentaliste du mouvement et son hostilité aux moeurs occidentales. ("Islam en France: enquête sur de mystérieux missionnaires", diffusion lundi 5 avril à 22H50 sur Canal+)
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