L'agence spatiale brésilienne (AEB, dépendant du ministère des Sciences et Technologie) a estimé que si le gouvernement n'a pas les moyens de financer ses ambitions spatiales, il vaut mieux abandonner dès maintenant le programme national. "Il y a eu un consensus au sein du Conseil supérieur (de l'AEB) pour estimer que le programme spatial brésilien est une priorité d'Etat et que s'il n'y a pas les ressources suffisantes pour le poursuivre avec un minimum de résultats pour la société, il est préférable de le fermer", a indiqué l'agence dans un communiqué. Le ministère de la planification doit normalement libérer 106 millions de réals cette année (36 millions de dollars au change actuel) pour le développement d'un lanceur de satellites -- son prédécesseur ayant subi un grave accident en août dernier -- et pour un programme avec l'Ukraine permettant l'utilisation de la fusée Ciclone-4. "Ce sont des montants réalistes, déjà vus au Brésil et qui sont modestes si on les compare à d'autres pays", a déclaré le président de l'AEB, Luiz Bevilacqua. Il a dit espérer que cette dotation soit accrue pour inclure des projets de développement de satellites avec la Chine. Le programme brésilien de lancement de satellites est en cours de redéfinition après l'explosion d'une fusée l'an passé sur la base de Alcantara qui avait fait 21 morts et avait retardé d'au moins trois ans le développement du lanceur. Le Brésil maîtrise la technologie des satellites, mais n'a pas encore réussi à construire un lanceur viable. Un rapport publié ce mois-ci sur l'accident l'a expliqué par "une combinaison de facteurs techniques et l'insuffisance de ressources financières".