Télévisions et radios doivent respecter dans la couverture de la campagne électorale des élections régionales et cantonales les règles établies par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), notamment la règle de l'équité. L'équité suppose que lorsqu'un candidat est cité ou invité dans une émission, il faut citer ou inviter les candidats avec lesquels il sera en concurrence et respecter le poids politique des uns et des autres. Par exemple en Ile-de-France, si l'on invite le socialiste Jean-Paul Huchon, il faut aussi recevoir l'UMP Jean-François Copé ou la tête de liste FN Marine Le Pen. Au-delà des circonscriptions, les radios et les télévisions doivent veiller à une présentation et à un accès équitables à l'antenne de l'ensemble des forces politiques. Les interventions qui ne concernent pas directement ces élections doivent elles obéir à la règle des "trois tiers": un tiers de temps pour le gouvernement, un tiers pour la majorité et un tiers pour l'opposition. Les chaînes de télé et de radio, en constante liaison avec le CSA, doivent ainsi faire le tri, par exemple, entre les interventions de François Bayrou selon qu'il s'exprime en tant que président de l'UDF ou en tant que candidat en Aquitaine. Autre cas particulier, celui de Bernadette Chirac, épouse du président de la République, candidate dans le canton de Corrèze, mais aussi présidente de la Fondation des hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. "Quand Mme Chirac parle de l'opération pièces jaunes, elle le fait en tant que présidente de la Fondation", explique Robert Namias, directeur de l'information de TF1 (chaîne partenaire des "pièces jaunes"). "Si elle est amenée à parler du président ou d'une activité politique, elle est comptabilisée pour la majorité". Lors d'une conférence de presse, le président du CSA Dominique Baudis a précisé que "le refus de participer à un débat organisé par une chaîne, par exemple dans une station régionale, et le fait de laisser sa chaise vide, n'ouvre pas un crédit de temps de parole". Dans le cas de débats nationaux avec des dirigeants nationaux de différentes formations politiques eux-mêmes candidats aux régionales, le CSA demande "que le débat ne soit pas utilisé par les uns et par les autres pour promouvoir leur liste dans la circonscription où ils sont candidats, ce qui créerait un déséquilibre". Le CSA estime qu'"on peut parler des régionales en général à travers l'institution régionale, les ressources et les compétences, sans pour autant en profiter pour faire passer un message spécifique aux électeurs de la région dans laquelle on est candidat". Pour se conformer à la recommendation du CSA, plusieurs chaînes ont décidé de ne plus inviter d'hommes politiques dans des émissions de divertissement pendant la campagne. Par ailleurs, la diffusion et le commentaire de sondages liés directement ou indirectement aux élections sont interdits par la loi la veille et le jour du scrutin.
Rédaction
7 mars 2004
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