Ariane 5
 

Rédaction
24 février 2004

La première fusée Ariane de l'année doit décoller jeudi prochain du Centre spatial guyanais de Kourou avec à son bord un passager hors du commun, la sonde européenne Rosetta, pour un rendez-vous avec une comète prévu dans dix ans. Le décollage du lanceur du vol numéro 158, une Ariane-5 G+ (modèle de base de la fusée Ariane-5, dit "générique", dans une version améliorée), est prévu à 04 heures 36 minutes (08h36 heure de Paris) pour une mission tout aussi particulière. En effet, alors que dans le cas du lancement de satellites géostationnaires, la mission ne dépasse pas une quarantaine de minutes, cette fois-ci, le lanceur effectuera un vol de plus de deux heures et quart, au cours duquel il effectuera un tour et demi de la Terre avant de placer la sonde scientifique sur sa trajectoire, en direction de la comète Tchourioumov-Guérassimenko (Churyumov-Gerasimenko en transcription anglaise). Le principal objectif de ce satellite de trois tonnes construit par le groupe européen EADS et lancé dans le cadre du programme d'exploration du système solaire de l'Agence spatiale européenne (ESA) est d'étudier le noyau de cette comète et de son environnement: un atterrisseur emporté par le vaisseau-mère doit se poser sur la surface de la comète en novembre 2014. Pour ne pas manquer son rendez-vous historique, Rosetta doit impérativement partir dans un créneau de lancement limité à 21 jours à partir du 26 février, date au-delà de laquelle la sonde ne serait plus en mesure d'atteindre sa cible en raison du jeu de billard cosmique, et la mission serait considérée comme impossible. Par ailleurs, pour cette même raison, Rosetta a raté son premier rendez-vous, prévu avec une autre comète, Wirtanen, en 2012. L'échec du premier vol d'une nouvelle version plus puissante d'Ariane-5 (ECA, dite "dix tonnes") survenu en décembre 2002 a entraîné l'arrêt de tous les vols pendant quatre mois, à l'exception de l'ultime tir d'une fusée Ariane-4, en février 2003, et la mission Rosetta vers la première cible a donc dû être purement et simplement abandonnée. En tout, trois Ariane-5 ont volé l'an dernier et, cette année, en fonction de la disponibilité des satellites, quatre à six lancements sont prévus. Dans sa version "dix tonnes", elle doit reprendre du service l'été prochain.

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