L'arrimage réussi d'un vaisseau spatial chargé de donner les impulsions "mortelles" à Mir pour la détruire a ouvert le dernier chapitre de l'histoire de la station orbitale russe qui finira sa course en mars dans le Pacifique sud L'arrimage du vaisseau Progress "s'est passé sans aucun problème", a commenté le responsable chargé du vol de Mir Vladimir Soloviov. Le bon déroulement de l'arrimage, salué par des applaudissements, a pu être constaté par les contrôleurs au sol grâce à une caméra placée à l'extérieur du vaisseau. Le Progress avait décollé mercredi dernier du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan emportant quelque 2,7 tonnes de carburant vers la station qui seront utilisés pour donner quatre impulsions "mortelles" à Mir. Ces impulsions feront descendre les 130 tonnes de la station dans les couches denses de l'atmosphère où elle sera en grande partie détruite. Elle finira sa course dans le Pacifique sud. Les débris doivent tomber "en pleine mer, dans le Pacifique sud, à bonne distance des routes maritimes et aériennes", selon le ministère russe des Affaires étrangères qui s'est efforcé de calmer l'inquiétude des pays insulaires de cette région. "Il n'y a aucun matériel dangereux à bord de la station: ni radioactif, ni biologique, ni chimique", a souligné le ministère. La destruction de Mir "depuis l'entrée de la station dans les couches denses de l'atmosphère jusqu'à l'amerrissage des fragments qui n'auront pas brûlé, ne prendra pas plus d'une demi-heure", selon le ministère. La destruction de Mir, qui tourne depuis 15 ans dans l'espace, sera achevée au plus tard le 6 mars. Les Russes ont demandé à la NASA américaine et à l'Agence spatiale européenne de les aider à contrôler avec leurs radars l'opération de destruction de Mir, a indiqué samedi Nikolaï Anfimov, directeur de l'Institut centrale de recherches pour le secteur spatial. "Avec le lancement et l'arrimage du Progress nous avons entamé la dernière étape dans le fonctionnement de la station Mir", a souligné Iouri Semionov, président de la société Energia, l'un des constructeurs de Mir. Il a rappelé qu'en 15 ans, 109 vols d'appareils spatiaux avaient été réalisés vers la station, y compris neuf vols de navettes américaines. La réussite de l'arrimage est un soulagement pour les responsables russes après une série d'incidents récents avec la station, notamment des difficultés de communications et d'orientation. En cas d'échec samedi, une mission habitée aurait du être envoyée sur Mir. Pour le 15ème et dernier anniversaire de la station le 15 février, les Russes n'ont rien prévu de particulier. "Nous prendrons un verre comme toujours", a déclaré Iouri Semionov. Le dernier équipage a quitté Mir en juin dernier et la station tourne à vide depuis. Moscou, qui est engagé sur le projet de la Station Spatiale Internationale (ISS), a décidé de détruire Mir, symbole de la conquête spatiale russe, pour des raisons financières et de sécurité. Moscou a déjà prévu d'effectuer deux missions habitées vers l'ISS cette année. Les Russes ont regretté samedi que 11 tonnes de matériel technique d'une valeur de 80 millions de dollars n'aient pas été transférés de Mir sur l'ISS. "Ce projet n'a pas pu être réalisé pour des raisons politiques et qui tiennent à l'ambition" des Américains dans l'espace face aux Russes, a accusé Vladimir Soloviov.
Rédaction
28 janvier 2001
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