Les journalistes de Radio France internationale (RFI) ont décidé de se mettre en grève à partir de mercredi 0H00, pour des raisons salariales, a annoncé à l'AFP un porte-parole de l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SNJ). Selon ce porte-parole, 71 journalistes de RFI, réunis en assemblée générale, ont voté en faveur de la grève par 56 voix pour, 8 voix contre et sept abstentions. Selon l'intersyndicale, la grève a été votée "sur la base de la réactivation de l'accord Servat", signé en octobre 1994 à la suite d'une grève à Radio France et permettant une réévaluation périodique des salaires des journalistes en harmonisation avec ceux des autres sociétés de l'audiovisuel public, singulièrement celles de France Télévisions. Interrogé par l'AFP, Patrice Cavelier, directeur général adjoint chargé des ressources humaines et du dialogue social de RFI, a affirmé qu'il n'avait "rien à négocier" parce qu'il n'avait "pas de mandat de la tutelle pour négocier quoi que ce soit". Il a affirmé que la grève avait été votée par 39 voix pour, 8 voix contre et 4 abstentions, lors d'une AG réunissant une cinquantaine de journalistes (sur 350 à RFI). "Je trouve très hasardeux qu'on se lance dans un conflit dont on ne mesure pas les conséquences, quand on voit à Radio France la façon dont cela se passe et le manque de perspective d'issue à court terme", a regretté M. Cavelier. La direction de RFI "a reçu les syndicats (mardi) matin avec le président (Jean-Paul) Cluzel" et doit revoir les organisations syndicales dans l'après-midi. "Le problème c'est que je n'ai absolument pas de marge de manoeuvre. J'en ai seulement dans le cadre de mon budget. J'aurai des petites possibilités dans mon cadrage salarial 2004, mais je ne peux pas rentrer dans la logique des disparités", a expliqué M. Cavelier. Société de service public, diffusée prioritairement à l'étranger, RFI est une société distincte de Radio France, mais dont le siège se trouve, comme celui de Radio France, dans la Maison de la Radio, à Paris. Les radios du groupe Radio France (France Info, France Inter, les 42 stations locales de France Bleu, France Culture, France Musiques et Le Mouv') sont fortement perturbées depuis le 27 janvier en raison d'une grève lancée pour des motifs similaires à ceux de RFI. Lors d'une rencontre avec les syndicats lundi, le Pdg de RFI Jean-Paul Cluzel avait réaffirmé "son intention de poursuivre sa politique de ressources humaines et sociale dans le cadre des conventions collectives de l'audiovisuel public qui constituent des fondements pérennes susceptibles d'être améliorés dans le cadre d'accords d'entreprise". Le 5 février, la CGT et le SNJ de RFI avaient déposé un préavis de grève, dans lequel ils affirmaient leur solidarité avec les confrères de Radio France en grève et appelaient les journalistes de RFI à une grève à partir du 11 février pour une durée indéterminée.
Rédaction
10 février 2004 à 01h00
Derniers coms
+ commentés
Forums
33