En dépit de son engagement dans le projet de "CNN à la française", le groupe France Télévisions s'est engagé pour les cinq ans à venir à financer le développement de la chaîne Euronews dont il est un actionnaire majeur, a indiqué à Bruxelles le directeur général d'Euronews Philippe Cayla. "Notre actionnaire français s'est engagé à financer notre développement pour les cinq ans qui viennent", a affirmé M. Cayla à l'occasion de la réouverture du bureau d'Euronews dans la capitale européenne. "J'envie leur budget et je leur souhaite notre audience", a ensuite confié à l'AFP M. Cayla, en référence aux moyens financiers considérables (quelque 70 millions d'euros) dont serait dotée la future chaîne française d'information internationale, confiée à France Télévision et au groupe privé TF1. Créée en 1993 pour riposter à l'omniprésence de CNN sur les écrans pendant la première guerre du Golfe (1991), Euronews estime avoir rempli son mandat, en dépit de ressources limitées. Avec un budget annuel de 30 millions d'euros, la chaîne européenne revendique une audience quotidienne cumulée de 7,5 millions de téléspectateurs en Europe, soit "trois fois plus que CNN et cinq fois plus que BBC World", a déclaré M. Cayla. Euronews va introduire cette année entre trois et six décrochages locaux, destinés à accroître encore son audience et mieux capter la publicité. Détenue exclusivement par les télévisions publiques d'Europe et du bassin méditerranéen, Euronews est diffusée en sept langues et attend de l'élargissement de l'Union européenne un nouveau souffle en termes d'audience et éventuellement d'actionnariat, selon son directeur général. Les grandes absentes à son tour de table restent les chaînes publiques allemandes qui boudent Euronews depuis que Lyon, métropole de l'est de la France, a été choisie comme ville d'accueil du siège de l'entreprise, de préférence à Munich. Mais M. Cayla ne désespère pas de les voir changer d'avis.