Al Arabiya
 

Rédaction
1 décembre 2003

La chaîne de télévision arabe Al-Arabiya a rejeté "les allégations" du secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, sur une possible collaboration de la chaîne avec la guérilla en Irak contre les forces de la coalition. "Les allégations de M. Rumsfeld ne sont pas fondées et nous l'invitons à présenter des preuves ou à revenir sur ses déclarations", a indiqué la chaîne dans un communiqué publié à son siège à Dubaï. "Al-Arabiya estime qu'il fallait s'assurer de la preuve (sur une collaboration avec les insurgés) avant de laisser planer des accusations aussi sérieuses à l'encontre d'un média". Mardi dernier, M. Rumsfeld avait indiqué qu'Al-Arabiya, ainsi que la télévision qatariote Al-Jazira, auraient travaillé avec la guérilla en Irak. Selon lui, les deux chaînes ont parfois annoncé des attaques contre les forces américaines avant même qu'elles ne se déroulent. Interrogé pour savoir si les forces américaines à Bagdad avaient la preuve que l'une ou l'autre chaîne a collaboré avec la guérilla, M. Rumsfeld avait répondu: "La réponse est oui". Mais, avait-il ajouté, "je ne suis pas encore en mesure de porter un jugement définitif sur ce sujet". Al-Arabiya a également affirmé n'avoir "jamais rapporté, en direct, d'attaque contre les forces de la coalition" et que ses reporters n'avaient "jamais été à proximité des lieux de ces attaques" ou "coopéré avec une quelconque personne en vue de filmer de telles attaques". Al-Arabiya a déploré que M. Rumsfeld l'eut mise dans la même catégorie que sa rivale Al-Jazira, estimant que "de telles généralisations tendent injustement à donner une image stéréotypée des médias arabes, ce qui ne peut que creuser le fossé entre l'Occident et le monde arabe". Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a annoncé la semaine dernière qu'il interdisait à Al-Arabiya d'opérer en Irak, lui reprochant d'inciter au meurtre après la diffusion d'un enregistrement attribué à Saddam Hussein, appelant à attaquer ses membres. Les Etats-Unis ont par le passé plusieurs fois vivement critiqué l'attitude d'Al-Arabiya, l'accusant d'encourager la violence contre les forces d'occupation et contre les Irakiens qui coopèrent avec la coalition américano-britannique.

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