"Amoureux du Gabon, tu l'étais aussi. Nombre d'Africains t'ont adopté", recopie consciencieusement Jean, un Gabonais qui a attendu son tour samedi au Centre culturel français (CCF) pour rendre un dernier hommage à Jean Hélène, ancien correspondant de RFI à Libreville. A l'entrée de l'imposant bâtiment du CCF, une carte de presse agrandie du correspondant de Radio France internationale (RFI), tué mardi soir par un policier ivoirien à Abidjan, jouxte une affiche annonçant la projection du film "Les temps modernes". Les gens, surtout des Gabonais, se recueillent dans une pièce où sont affichés les messages de condoléances et une large photo du journaliste. Ils écoutent en silence ses reportages aux quatre coins de l'Afrique. Certains prennent des cartes de visite avec le logo rouge et blanc de RFI où il est inscrit: "Jean Hélène, chef du bureau d'Afrique centrale" de fin 1999 à début 2002. Journalistes, personnalités politiques gabonaises, universitaires ou encore diplomates comme l'ambassadeur de Côte d'Ivoire et celui de France sont venus signer le livre d'or et parfois dire quelques mots au micro. "Le silence n'est jamais aussi bruyant que lorsqu'on croit le bâillonner", écrit Imunga Ivunga. Il laisse ce message "pour qu'il y ait un combat pour la démocratie, pour la vérité et la liberté", explique ce cinéaste gabonais de 36 ans. "C'est quelqu'un qui parlait peu mais qui a une grande estime des Gabonais", constate Irène Labeyrie, une des responsables du CCF, organisateur avec le bureau local de RFI et le Club des auditeurs de RFI Libreville de cette journée très suivie "Hommage à Jean Hélène". Correspondant permanent de RFI en Côte d'Ivoire, il a été tué par un policier mardi soir à Abidjan, à proximité du siège de la police nationale. Ses obsèques auront lieu lundi à Mulhouse (France).
Rédaction
26 octobre 2003
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