Le premier syndicat espagnol, Commissions Ouvrières (CCOO), a lancé un mot d'ordre de grève portant sur trois jours à la chaîne de télévision privée Antena 3 pour protester contre un plan de suppression de 390 emplois, soit environ 25% de ses effectifs. CCOO, qui affirme être majoritaire au sein du personnel, réclame dans un communiqué un plan de viabilité de la chaîne définissant notamment le modèle de télévision qu'elle pense implanter (contenus, prévisions d'investissement...). Les arrêts de travail de 24 heures doivent avoir lieu le 24 septembre ainsi que les 2 et 3 octobre. Selon ce syndicat, Antena 3 s'est bornée jusqu'à présent à exposer "les causes qui l'amènent à réduire les effectifs, sans présenter un plan de viabilité". CCOO juge "brutale" la décision annoncée début septembre par la direction de Antena 3, qui touchera particulièrement les bureaux de la chaîne de télévision en province et le personnel affecté au service des informations. Les effectifs de Antena 3 deviendront "insuffisants pour maintenir la production actuelle", surtout au niveau du service des informations, soutient le communiqué selon lequel la chaîne fera appel à des maisons de production extérieures ou à des pigistes. Des pertes avant impôts de 137,9 millions d'euros au premier semestre, le surdimensionnement des effectifs, la contraction du marché publicitaire et l'augmentation des coûts d'exploitation, sont à l'origine de ce plan de restructuration destiné à assainir l'entreprise, selon la direction d'Antena 3. Antena 3 TV est passée récemment sous le contrôle du groupe d'éditions Planeta qui détient plus de 27% de son capital, même si son premier actionnaire est l'opérateur espagnol de télécommunications, Telefonica (34%). Antena 3 devrait être en introduite en bourse à la fin octobre 2003 et à cette occasion Telefonica devrait mettre sur le marché sa participation dans cette chaîne de télévision. Les autorités de la concurrence l'ont en effet obligé à désinvestir après la fusion des deux bouquets numériques espagnols par satellite, Canal Satelite Digital et Via Digital, afin d'éviter une position dominante de Telefonica sur le marché audiovisuel espagnol. Sogecable, opérateur de Digital+, issu de la fusion mentionnée, est détenu principalement par Telefonica (22,3%), Prisa (17,38%) et Canal+ France (16,38%).
Rédaction
24 septembre 2003
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