France Inter a pris une bonne résolution pour la saison à venir: conquérir le titre de première radio de France qui, selon ses dirigeants, lui a échappé au printemps par la faute d'une série de mouvements sociaux. Pour parvenir à "cet objectif carrément affiché", la radio mise sur la continuité d'une grille éprouvée et aborde cette rentrée "la rage aux dents", a prévenu mercredi son directeur, Jean-Luc Hees, au cours d'une conférence de presse. "Jusqu'au 15 mai (et le début d'une série de mouvements sociaux, NDLR), on était les rois du pétrole", a-t-il relevé. "Si des événements n'avaient pas contraint la fin de la saison, nous savons que France Inter aurait été promise aux toutes premières places", a noté le président de Radio France Jean-Marie Cavada. Celui-ci entend "toucher les dividendes" de la stabilité des équipes de direction et de la grille de France Inter qui refermera la parenthèse estivale lundi. "Nous n'avons aucun goût pour bousculer des choses qui poursuivent leur maturation", a-t-il souligné. Principaux changements: l'arrivé du scénariste Jean-Claude Carrière pour une chronique matinale à 07h52 et "Charivari", un magazine culturel de Frédéric Bonnaud, en semaine de 18h15 à 19h00. Ce dernier succède à Alain Weill qui devient le "joker" des grandes éditions d'information de la station. Quant à Lise Jolly, ancienne correspondante de Radio France en Allemagne, elle est pressentie pour présenter le journal de 19h00. En revanche "Odyssée", la chronique matinale du romancier (La Maladie de Sachs) et médecin Martin Winckler, disparaît. Jean-Claude Carrière devrait traiter des "à-côtés" de l'actualité, "parler d'aujourd'hui en plongeant dans les échos et les références du passé le plus lointain". Un exemple: artisan du mythique Mahabharata de Peter Brook, il y voit une parabole de la guerre d'Irak. A la fin de ce poème épique indien, explique-t-il, "le chef des vaincus a disparu et tous ses fils ont été tués". Pour cette première expérience radiophonique qui le conduira au moins jusqu'à Noël, il s'attend à un "bagne délicieux". Jean-Marie Cavada a par ailleurs confirmé le déménagement provisoire de France Inter dans des locaux voisins de la Maison de la radio. Ce déménagement interviendra un peu plus tard que prévu, d'ici à Noël et son budget sera pour partie à la charge de Radio France et pour partie à celle de l'Etat, via un concours exceptionnel, a-t-il indiqué à l'AFP sans plus de précisions sur le montant de l'opération.