François Hollande, premier secrétaire du PS, affirme qu'il serait "très choquant" de nommer Dominique Baudis à la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel, en ajoutant qu'une telle nomination par le président Jacques Chirac reviendrait à "politiser" le CSA. Interrogé par Le Monde, dans son édition datée de jeudi, M. Hollande fait valoir que "nommer à la tête du CSA une personne aussi engagée que Dominique Baudis, qui fait partie depuis 17 ans de la vie politique, qui a été tête de liste de la droite aux élections européennes de 1994 et qui, récemment encore, prenait la plume dans le Figaro pour défendre la fusion de la droite, serait très choquant". "Si le président s'y laissait aller, sa nomination reviendrait à politiser, au sens le plus fort, un organisme qui a vocation à travailler de manière neutre et impartiale, cela au moment, précisément, où le CSA va avoir à arbitrer les règles et les formes de la campagne présidentielle" de 2002, poursuit François Hollande. L'éventuelle désignation de l'actuel député-maire UDF de Toulouse comme successeur d'Hervé Bourges "serait une entorse très grave aux principes qui ont présidé aux nominations à la tête des organismes de régulation de l'audiovisuel", estime le numéro un du PS. Il explique qu'"on peut porter à leur tête des personnalités engagées, mais pas des personnalités qui exercent des responsabilités politiques". M. Hollande soupçonne en outre "une opération à tiroirs", qui "vise peut-être, aussi, à mettre Philippe Douste-Blazy dans la meilleure des positions possibles" pour la mairie de Toulouse. Si M. Baudis était nommé, il devrait démissionner de l'Assemblée nationale et une partielle serait donc organisée avant les municipales de mars. Hervé Bourges quittera ses fonctions fin janvier. Le nom de Dominique Baudis pour lui succéder a été avancé dans la presse. Le président du CSA est nommé par le président de la République. ------------------------------------------------------------------------