Hervé Bourges, président de l'Union internationale de la presse francophone, a estimé jeudi que la chaîne française d'information internationale pourrait fonctionner avec un budget de 150 millions d'euros. M. Bourges a été auditionné jeudi par la Mission d'information de l'Assemblée nationale sur la création d'une télévision française d'information à vocation internationale, à l'instar d'autres professionnels du secteur. Il a estimé qu'il est "possible de réfléchir sérieusement à une chaîne d'information internationale autonome, à l'intérieur d'un budget qu'on peut évaluer, grosso modo, à la moitié du budget dépensé par BBC World, soit environ 150 millions d'euros". "A ce prix, un groupe peut financer à la fois la gestion de la chaîne, sa diffusion, son activité de distribution, et surtout sa rédaction (quatre-vingt journalistes au bas mot) ainsi que la mobilité de cette rédaction", a déclaré l'ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), selon son intervention communiquée à l'AFP. "Pour donner un véritable élan à l'information française dans le monde", cette chaîne doit "disposer de ses propres images", "être diffusée prioritairement en français tout en profitant du numérique pour offrir, sur certaines zones, des versions linguistiques différentes" et pouvoir être "largement reprise par un grand nombre de télévisions partenaires" à travers le monde, a-t-il poursuivi. Si TF1 menait ce projet, les synergies pourraient être établies avec sa rédaction et celle de LCI. Si c'était France Télévisions, a expliqué son ancien président, "les synergies les plus évidentes sont avec les chaînes France 2 et France 3, mais aussi avec toutes les autres entités du pôle audiovisuel public" (Radio France Internationale, Réseau France Outremer, Euronews). M. Bourges s'est prononcé pour des synergies avec l'Agence France-Presse, et la constitution, parallèlement à cette chaîne, d'une "agence AFP Vidéo qui pourrait commencer à concurrencer les grandes agences vidéo que sont aujourd'hui Reuters TV, EPTN ou ITN".