Le secteur de l'édition "n'est pas mûr" pour s'ouvrir à la publicité télévisée, a estimé jeudi Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l'Edition (SNE). "Le livre n'est pas un produit comme les autres. On ne peut pas le banaliser, il en va de la diversité culturelle", a déclaré M. Eyrolles à l'AFP. "Pour l'instant, nous n'avons pas pris de position commune sur la publicité télévisée. Il n'y a pas de consensus au sein du syndicat mais de façon générale, nous sommes extrêmement prudents et réservés". Le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a rencontré mercredi le commissaire européen au marché intérieur, Frits Bolkestein, pour lui présenter ses propositions, après que la Commission eut demandé à la France de mettre fin aux exceptions sur les secteurs interdits (presse, distribution, cinéma, édition). Il a évoqué la levée de l'interdiction pour la presse et une ouverture progressive pour la distribution, mais a écarté tout assouplissement pour le cinéma et l'édition. La commission a jugé la proposition "insatisfaisante". "Nous allons discuter avec les autorités françaises", assure M. Eyrolles. "Mais il n'y a aucune passion de notre part pour ce sujet. Et ce n'est pas parce que le commissaire européen est pressé qu'il faut immédiatement trouver des solutions qui ne seront, de toutes façons, pas bonnes". "Mais ce que je crains, dans cet ultimatum de Bruxelles, c'est que toute la protection dont bénéficie le livre en France soit mise en danger", a-t-il estimé. "Une fragilisation de la loi sur le prix unique du livre, par exemple, serait gravissime". En mai 2002, la Commission a mis en demeure Paris de lever les exceptions sur les "secteurs interdits". En décembre, M. Bolkestein a réclamé des mesures rapides d'ouverture, sous peine de sanctions.
Rédaction
4 avril 2003
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