Le mouvement de grève illimitée qui affecte les stations de RFO, la radio-télévision publique de l'outre-mer français, est très largement suivi en Guadeloupe et se traduit depuis mercredi par des écrans noirs sur ses deux canaux de télévision et une radio totalement silencieuse. Les grévistes ont occupé, vendredi matin, le pont de la Gabarre, situé à l'entrée de Pointe-à-Pitre et qui relie Grande-Terre et Basse-Terre, pour une distribution de tracts qui y a fortement accru le ralentissement habituel de la circulation automobile, a constaté l'AFP. Un service minimum avait été observé lors du premier jour de grève mardi. L'intersyndicale regroupant les cinq syndicats de la station demande que les augmentations prévues dans le cadre d'un alignement des salaires sur ceux de Radio-France incluent en outre l'indexation vie chère. Elle a reçu vendredi le soutien de la plupart des syndicats de fonctionnaires guadeloupéens, attachés à l'indexation des salaires qui sont majorés pour les fonctionnaires en poste outre-mer en raison d'un coût de la vie plus élevé qu'en métropole. Les fonctionnaires affectés en Guadeloupe bénéficient d'un sursalaire de 40 % et une indexation de 34 % s'applique sur les salaires des personnels de RFO-Guadeloupe. Selon la direction de RFO, l'alignement salarial sur Radio-France représente "un coût global de 25 millions de francs, financé par une dotation de 18,2 millions accordée par les pouvoirs publics dans le cadre du Collectif budgétaire 2000". "L'indexation de ce complément salarial aurait nécessité 11 millions de francs de plus" avait indiqué lundi le PDG de RFO, André-Michel Besse, dans une "Lettre ouverte au personnel" dont l'AFP a obtenu copie. Les dirigeants de l'intersyndicale de RFO-Guadeloupe ont indiqué vendredi qu'ils ne sont pas opposés à un rattrapage salarial moins important pour peu que l'indexation, dont ils refusent toute remise en cause, continue à s'appliquer intégralement.
Rédaction
8 décembre 2000
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