La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a condamné le bombardement de la télévision irakienne la veille par les forces anglo-américaines, accusant celles-ci de prendre les médias pour cible. "Cela fait partie de la guerre psychologique dans laquelle les journalistes et membres des médias sont les victimes", a déclaré Aidan White, le secrétaire général de la FIJ, basée à Bruxelles, dans un communiqué. Il a attribué ce bombardement "à la colère et à la frustation des dirigeants politiques aux Etats-Unis" après la diffusion sur la télévision irakienne d'images de prisonniers de guerre présenté comme des Américains. "C'est la seule explication crédible pour cette attaque", a-t-il estimé. La télévision d'Etat irakienne, qui a repris mercredi ses programmes, a été la cible mardi d'un raid américano-britannique, qui a touché également les émetteurs, deux jours après la diffusion en Irak d'images montrant des prisonniers de guerre et des cadavres de soldats tués, présentés comme des Américains. La FIJ a également réfuté l'idée selon laquelle le président irakien Saddam Hussein utiliserait la télévision d'Etat pour adresser des messages codés à ses troupes. "L'idée que des soldats irakiens sont assis en train de regarder la télévision dans le désert pour recevoir leurs ordres est absurde", a affirmé Aidan White. "Cela montre jusqu'où certains sont prêts à aller pour justifier ce qui devient une escalade sérieuse et dangereuse d'actions prenant pour cibles des civils", a-t-il ajouté. Rappelant le précédent du bombardement de la télévision serbe lors de la guerre du Kosovo en 1999, il a estimé qu'"une fois encore, nous voyons les commandants politiques et militaires du monde démocratique prendre pour cible un réseau de télévision simplement parce qu'ils n'apprécient pas le message qui y est diffusé".
Rédaction
27 mars 2003 à 01h00
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