La présidence de la radio-télévision publique italienne (Rai) a été confiée à une femme, Lucia Annunziata, ont annoncé les présidents des deux chambres du parlement. Directrice de l'agence de presse AP.Biscom, Mme Annunziata, 52 ans, a dirigé la troisième chaîne de la Rai pendant quelques mois en 1996 et a travaillé pour de nombreux quotidiens italiens, notamment le Manifesto et la Repubblica, proches de la gauche, et le Corriere della Sera. AP.Biscom est le fruit d'un accord entre l'agence de presse américaine Associated press (AP) et la société de télécommunication italienne E.Biscom. Née le 8 août 1950 à Sarno, près de Naples, Mme Annunziata est diplômée en journalisme de l'université américaine de Harvard. Elle est mariée et mère d'un enfant. La Rai a déjà été présidée de 1994 à 1996 par une femme, Letizia Moratti, actuellement ministre de l'Education dans le gouvernement de Silvio Berlusconi. Mme Annunziata prend la succession du journaliste et éditeur Paolo Mieli, 54 ans, proche de l'opposition de gauche. Nommé mardi à la présidence de la Rai, M. Mieli a renoncé à cette charge le lendemain devant l'hostilité d'une partie de la droite parlementaire italienne. La Ligue du Nord, le parti populiste dirigé par le ministre des Réformes Umberto Bossi, a mené une virulente campagne contre M. Mieli en dénonçant ses prétentions financières. Directeur éditorial du groupe d'édition Rizzoli-Corriere della Sera (Rcs) et ancien directeur du grand quotidien milanais, Paolo Mieli avait posé trois conditions pour prendre le poste. La première concernait son traitement. Les deux autres étaient le remplacement de l'actuel directeur général, avec un droit de regard sur la nomination de son successeur, et la réintégration de deux journalistes, Enzo Biagi et Michele Santoro, limogés pour avoir déplu à Silvio Berlusconi. Le conseil d'administration de la Rai est composé de cinq membres, dont son président. Leur nomination est de la compétence des présidents de la Chambre des députés et du Sénat, Pier Ferdinando Casini et Marcello Pera, tous deux membres des partis de la coalition au pouvoir. La composition du conseil d'administration doit respecter les équilibres politiques. Les quatre autres conseillers nommés mardi sont proches des partis de la coalition.