La toute dernière fusée Ariane-4 (vol 159) a placé avec succès sur orbite, ce matin, le satellite international de télécommunications Intelsat-907, depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG) à Kourou. Lancé pour le compte de l'opérateur international INTELSAT, ce satellite de 4,7 tonnes doit assurer pendant treize ans, depuis son orbite géostationnaire (36.000 km au-dessus de l'équateur), l'acheminement de différents services de télécommunications (télévision, téléphonie, accès à l'internet, liaison de réseaux d'entreprises) à travers l'Amérique du nord et l'Amérique latine, l'Europe et l'Afrique. Intelsat-907 est le sixième satellite de la série IX à avoir été lancé par la fusée européenne et le vingt-troisième passager de l'Organisation internationale de Télécommunications par Satellite à avoir été embarqué sur une Ariane. En service depuis 1988, Ariane-4 clôt ainsi sa longue carrière pour céder définivement sa place à la fusée lourde Ariane-5, après avoir effectué 116 vols, dont 74 d'affilée, depuis début 1995. Ce lanceur, dérivé du modèle précédent Ariane-3, n'a connu que trois échecs (en février 1990, en janvier 1994 et en décembre de la même année). Ariane-4 aura été un franc succès tant commercial (un satellite sur deux disponibles alors sur le marché des lancements allaient faire le voyage à bord de ce modèle) que technique. Grâce à sa conception modulaire, ce lanceur à trois étage offrait la possibilité d'adapter sa puissance par l'adjonction ou non de deux types de propulseurs d'appoint, à poudre et à ergols liquides, à la masse de la charge utile (de 1,9 à 4,2 tonnes, puis, suite à des améliorations, de 2,1 à 4,8 tonnes et d'embarquer, tant que leur poids global le permettait, deux satellites à la fois. Depuis 1996, Ariane-4 "cohabitait" à Kourou avec Ariane-5, entrée en service commercial en décembre 1999. La mise au point de cette fusée lourde avait été retardée après l'échec du tir inaugural, en juillet 1996. Ariane-5 est désormais le seul "outil" de la société de gestion et de commercialisation de la famille Ariane. Un nouvel échec d'Ariane-5 dans sa version "dopée" (Ariane-5-ECA dite "dix tonnes"), en décembre dernier, a cloué au sol l'ensemble de ces lanceurs lourds. Cependant, dans sa version de base (Ariane-5 Générique), la fusée devrait voler de nouveau "à partir de la fin mars", a indiqué Arianespace. Ce lancement (vol 160) doit permettre la mise sur orbite de deux satellites de télécommunications, Insat-3A, de l'Agence spatiale indienne, et Galaxy-XII, de l'opérateur américain PanAmSat.
Rédaction
15 février 2003 à 01h00
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