Selon la presse belge "Belgacom, un temps intéressé par le rachat de Canal + Belgique, est loin d'avoir remisé au placard ses ambitions télévisuelles. Bien au contraire ! Selon nos informations, les équipes de l'opérateur travaillent d'arrache-pied et dans le plus grand secret à un ambitieux projet de bouquet satellitaire. Il impliquerait tout ou partie des quatre grandes chaînes belges (RTBF, RTL-TVI, VRT et VTM) et un superbouquet d'autres chaînes. Le tout pourrait « monter » sur satellite (Astra ou Eutelsat) avant d'être capté par le client à l'aide d'un décodeur et d'une parabole. Le projet entrerait en phase pilote dès l'été prochain et le lancement commercial est envisagé pour le dernier trimestre de 2003. Du côté de la RTBF, on reconnaît avoir été contacté par Belgacom pour négocier le projet satellitaire. Mais aucune décision n'a encore été prise par la direction de la chaîne publique, qui ne veut pas jouer inconsidérément la carte du satellite contre son partenaire câblé historique. Nous n'avons pas encore été officiellement approchés, indique un membre de la direction de RTL-TVI, qui déclare cependant ne pas être surpris de l'initiative de Belgacom. Mais pas question de se lancer sans les trois autres grands dans un tel projet. La nouvelle risque d'indisposer les télédistributeurs belges, et en particulier Telenet, qui ne manqueront pas d'y voir une attaque frontale contre leur métier de base. C'est que depuis la libéralisation des télécoms, en 1998, la situation a bien changé. Un temps menacé par une brochette d'opérateurs agressifs qui l'attaquaient sur les tarifs et les services sur tous les fronts (des appels internationaux jusqu'à l'accès à l'internet en passant par la téléphonie d'entreprise), Belgacom a joué avec brio sa carte d'ex-monopole, poussant l'un après l'autre les opérateurs vers la porte de sortie. Et les Econophone, WorldCom ou KPN qui devaient lui tailler des croupières ont soit disparu, soit revu leurs prétentions sérieusement à la baisse. Il n'y a plus qu'un vrai concurrent dans les pattes de Belgacom, note un spécialiste des télécoms : c'est Telenet. L'opérateur câblé flamand joue sur trois tableaux : téléphonie, internet et télédistribution. Mais Belgacom a l'avantage d'une solide capacité de financement et surtout de bons canaux de distribution pour les décodeurs à l'échelle nationale. Et l'accès rapide au Net par l'ADSL permettra de lancer des services de télé interactive. Reste à découvrir le prix de l'abonnement et du décodeur. Mais, même diffusées par satellite, les chaînes conserveront une présence sur le câble du fait de l'obligation légale, le « must carry », imposée aux télédistributeurs. Le consommateur pourrait donc rester fidèle au câblos ainsi qu'au bouquet qu'ils proposent avec Canal +. Des câblos qui auront à leur tour besoin d'un bol d'air si le plan Oxygène devenait un jour réalité." "En Belgique, Belgacom planche sur une offre de bouquet satellite qu'il envisage de lancer cette année encore. Le projet, baptisé Satmode, et d'un budget de 49 millions d'euros sera financé partiellement par l'agence spatiale européenne (ESA) et pour le reste par SES-Astra et ses partenaires. Parmi ceux-ci se trouvent Thomson, qui construira le nouveau décodeur, Canal Satellite, qui assurera la phase pilote du projet mais également la société anversoise Newtec, qui assurera la conception du module de transmission. Newtec investira 13 millions d'euros en recherche et développement dans le projet. Le gouvernement belge mettra de son côté un montant identique via sa participation dans l'ESA. Le secteur du développement des télécommunications par satellite est en croissance en Belgique, explique Danielle Coosemans, responsable du département télécoms aux Affaires scientifiques (une administration rattachée au cabinet du Premier ministre). Notre objectif est d'aider des entreprises en croissance comme Newtec à alléger le risque de financement. Mais un autre atout de Satmode devrait motiver les opérateurs de bouquets numériques. La communication entre le décodeur et le satellite permettra également une identification de l'appareil. Dans la lutte contre le piratage, c'est un argument qui pourrait peser lourd."
Rédaction
2 février 2003
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