La Chaîne Parlementaire-Assemblée Nationale (LCP-AN), petite chaîne thématique très courtisée, auditionne aujourd'hui les huit prétendants à sa présidence, dont PDG actuel Ivan Levaï. Le PDG désigné prendra la tête d'une chaîne un peu particulière dans le paysage audiovisuel français. Dotée d'un confortable budget annuel de 6,86 millions d'euros (Public Sénat en a 7,7 M EUR), elle n'a de compte à rendre qu'au Bureau de l'Assemblée nationale. Aucune convention avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), donc pas d'obligations, et aucun contrôle par la Cour des comptes. Aucun téléspectateur non plus, affirment certains à l'Assemblée, qui réclamaient sa suppression pure et simple, et plus récemment sa fusion avec Public Sénat. Il est difficile de connaître l'audience de LCP-AN car elle ne communique pas sur ce sujet et ne souscrit pas à l'étude MediaCabSat de Médiamétrie. Mais il est certain que la grille de La Chaîne parlementaire, qui jongle avec les programmes de LCP-AN et Public Sénat au fil d'une dizaine d'alternances par jour, ne favorise pas la lisibilité des programmes. Des programmes (séances parlementaires, émission littéraire, revue de presse, portraits de députés...) repris par TPS, CanalSatellite, et en numérique sur tous les réseaux câblés. Les distributeurs sont en effet tenus par la loi d'offrir gratuitement la chaîne à leur abonnés. Les auditions au Palais Bourbon, auxquelles procèdera la délégation du Bureau de l'Assemblée nationale chargée de l'examen des candidatures, seront ouvertes à la presse et retransmises en intégralité sur LCP-AN. Les douze députés de la délégation (6 UMP, 2 UDF, 2 PS et 2 PCF), pourraient faire connaître leur choix dès mercredi. Si Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, est d'accord avec ce choix, il proposera le nom de l'heureux élu au Bureau de l'Assemblée, qui le désignera alors PDG de LCP-AN. Sauf rebondissement, la nomination devrait intervenir début février. Pour une petite chaîne thématique, obligée qui plus est de partager son canal avec sa jumelle Public Sénat, LCP-AN suscite bien des convoitises. Vingt et un prétendants s'étaient fait connaître lorsque M. Debré avait décidé de trouver un successeur à Ivan Levaï, nommé sous le gouvernement socialiste. Huit ont été retenus pour le "second tour" de ce jour. Parmi ceux-ci, Jean-Luc Mano est parmi les mieux placés. C'est un proche de Jean-Pierre Elkabbach, actuel PDG de Public Sénat, qui en avait fait son directeur de l'information à France 2 lorsqu'il en était président. Plus récemment, il avait tenté de relancer - sans succès - le quotidien France Soir, avant de devenir PDG de la radio économique BFM. Il a quitté la station, en grande difficulté financière, fin 2002. Autre candidat souvent cité : le producteur Jean-Pierre Bertrand, ancien dirigeant de la société Théophraste - liquidée depuis - qui avait notamment produit "La Marche du siècle" de Jean-Marie Cavada et les "Conversations" entre François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, diffusées par France 2. Marc Riglet-Chevanche, actuel secrétaire général de l'information de Radio France (passé notamment par France Culture) est également cité ... à moins qu'Ivan Levaï ne se succède à lui-même, ce qui n'était pas totalement exclu hier.
Rédaction
29 janvier 2003
Derniers coms
+ commentés
Forums
33