Sans Ariane, le secteur spatial européen "va boîter et je crains qu'il ne se gangrène", a déclaré Roger-Maurice Bonnet, président de la Commission de réflexion sur la politique spatiale, qui préconise de mettre "toute la priorité sur le retour du lanceur Ariane à la fiabilité". L'accident de la mission 157 --échec le 11 décembre du vol inaugural de l'Ariane 5 ECA, la version "boostée" du lanceur -- est le signe "que quelque chose ne marche pas", a estimé Roger-Maurice Bonnet. Les responsabilités sont "largement partagées" et il faut remettre de l'ordre dans le management de l'ensemble des partenaires pour une "remise en route urgente d'Ariane 5", a indiqué M.Bonnet, qui dévoilait les grandes lignes de son rapport à l'occasion des voeux à la presse de Claudie Haigneré, ministre française déléguée à la Recherche. "Il faut remettre les esprits au travail" et, "dans un esprit Apollo, considérer le vol 158 comme la Lune" a lancé l'ancien directeur scientifique de l'ESA (Agence spatiale européenne). Il n'a pas caché que "chacun doit sortir de sa chapelle" pour arriver, à partir d'un acquis commercial important et appréciable (avant la mission 157) à un véritable "repositionnement " d'Arianespace . Pour ce faire, le rapport "recommande de présenter, avec ses actionnaires, pour le 1er mars 2003, "une situation étayée et réaliste des fonds propres pour 2002 et les deux prochains exercices, ainsi que les mesures corrélatives de redressement financier, dont la commission de réflexion n'a pas été à même d'apprécier l'ampleur mais doit supputer qu'elles seront fort lourdes". Enfin, le rapport invite Arianespace à "renforcer le caractère européen de son management".
Rédaction
18 janvier 2003
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