L'autorité italienne anti-trust a épinglé le projet de privatisation progressive de la radio-télévision publique nationale, la RAI, préparé le gouvernement de Silvio Berlusconi, estimant qu'il pourrait affaiblir le service public. Les nouvelles obligations pour la RAI contenues dans le projet de réforme des médias du ministre des Communications, Maurizio Gasparri, pourraient entraîner "une réduction de la capacité compétitive de la société concessionnaire du service public général radio-télévisé", a relevé l'autorité dans un note adressée au parlement. L'autorité souligne que la maximation des profits, objectif logique d'une société cotée, est "difficilement conciliable" avec le service public. "La nouvelle structure de l'organisation de la RAI n'apparaît pas appropriée à la constitution d'un opérateur capable d'effectuer efficacement son activité de service public et en même temps (...) d'assurer une pression concurrentielle face aux autres opérateurs historiques du secteur", a-t-elle estimé. Le dossier des médias est particulièrement sensible en Italie, car le chef du gouvernement est propriétaire des trois chaînes privées concurrentes de la RAI, à travers sa holding familiale Fininvest, et de Mondadori, numéro un du livre dans la péninsule. L'autorité anti-trust a suggéré au gouvernement de suivre le modèle britannique, avec un groupe de service public vivant de la redevance comme la BBC d'un côté, et une chaîne commerciale vivant de la publicité de l'autre, comme Channel 4. L'autorité a aussi estimé que l'élimination des barrières au regroupement entre éditeurs et télévisions, prévue dans le projet gouvernemental, risquait de porter atteinte au pluralisme. "Dans le contexte de la législation actuelle et du marché, une telle intervention pourrait entraîner une nouvelle réduction de la concurrence et du pluralisme de l'information", a-t-elle souligné.
Rédaction
29 décembre 2002
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