Le groupe radiophonique NRJ Group (qui détient les radios NRJ, Nostalgie, Chérie FM et Rire et Chansons) affiche une belle santé, dans un contexte publicitaire toujours morose, et mise notamment sur la future télévision numérique terrestre (TNT) pour s'assurer de nouveaux revenus. "Nous encaissons cette année tous les efforts d'économies faits depuis quelques années", a déclaré jeudi à la presse le directeur général de NRJ Group, Pierre-Jean Bozo. Son groupe a dégagé sur l'exercice 2001/2002, clos au 30 septembre, un bénéfice net de 51,9 millions d'euros, en hausse de 33,1% sur un an -ramenée à 5,3% si l'on tient compte, sur l'exercice précédent, des gains exceptionnels rapportés par la sortie de NRJ du capital de Fortel (boucle locale radio). Si M. Bozo s'est refusé à faire une quelconque prévision chiffrée sur l'évolution du marché publicitaire l'année prochaine, estimant n'être "pas réellement sûr que le marché sorte de la crise en 2003", il s'est néanmoins montré certain d'une chose: NRJ Group "sera meilleur que le marché". Il table notamment sur la "transformation en chiffre d'affaires", pas encore effective selon lui, des bons résultats d'audience des radios du groupe lors de la dernière vague Médiamétrie, publiée mi-novembre: NRJ, locomotive du groupe, a pris la première place des radios françaises en audience cumulée. M. Bozo a souligné que le gain d'auditeurs n'est dû que pour moitié à l'élargissement de l'enquête, pour la première fois, aux 13 ans et plus (contre 15 ans et plus auparavant), voulant ainsi signifier que le succès de NRJ dépassait le simple effet de changement de panel. Hasard (ou non) de calendrier, le jour où NRJ Group présentait ses résultats annuels, RTL, Europe 1 et Radio France tenaient une conférence de presse pour présenter une étude de Médiamétrie leur accordant un large avantage sur la "qualité d'écoute" par rapport aux radios musicales. Côté tarifs, NRJ ne souhaite pas "céder aux sirènes du dumping comme certains de ses concurrents". La hausse des tarifs publicitaires sera limitée à 10% pour NRJ et à 3% pour Chérie FM. Autre source de revenus, la future télévision numérique terrestre (TNT). Guère échaudé par les retards à répétition du projet, dont le lancement est aujourd'hui prévu fin 2004, M. Bozo y voit un vrai "relais de croissance", dans un premier temps pour ses activités de diffusion (Towercast). "Notre activité de diffusion est maintenant à l'équilibre: Towercast n'est plus une source de pertes. Et comme nous sommes uniquement détenteurs de points hauts de diffusion, nous serons une vraie alternative à Télédiffusion de France (TDF) pour la TNT", dès 2003, assure-t-il. Côté éditeur, NRJ Group est aussi ambitieux. Sa chaîne semi-généraliste gratuite NRJ TV a été sélectionnée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour la future TNT, et il compte y investir entre "15 et 30 millions d'euros pour son lancement, suivant le cahier des charges qui sera élaboré avec le CSA" avant février-mars prochain. Le groupe peut se le permettre. Avec un endettement nul et un "flux de trésorerie" de 82 M EUR, il peut aussi continuer à regarder vers l'international -une activité encore fortement déficitaire-, notamment la Grande-Bretagne, où NRJ attend avec impatience les détails de la nouvelle loi sur la communication.
Rédaction
13 décembre 2002
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