Quelque deux cents sourds et malentendants ont manifesté hier samedi à Paris pour réclamer des programmes de télévision adaptés et dénoncer le "sous-développement de la France", notamment par rapport à l'Europe du Nord, dans ce domaine. "Les sourds doivent être des citoyens comme les autres. Comment peut-on devenir citoyen sans accès à l'information?", a déclaré à l'AFP la comédienne Emmanuelle Laborit, l'une des porte-parole des manifestants. Selon le Collectif d'associations pour l'accès des sourds à l'audiovisuel (CAASA), qui appelait à cette manifestation place du Palais-Royal, seulement 2% à 20% des programmes selon les chaînes sont sous-titrés, alors que la moyenne en Europe du Nord est de 53%. De même, il n'y a que 90 heures de programmes en langue des signes par an en France contre 1.100 heures en Grande-Bretagne, selon ce collectif, qui rassemble les 16 plus grosses associations de sourds et de malentendants. "La France télévisuelle d'aujourd'hui nous fait honte", déclare le collectif dans un tract, demandant "un véritable accès à la lecture et à la compréhension des images télévisuelles à 100% sur les chaînes publiques et privées, grâce à l'incrustation systématique d'un texte et d'une traduction en langue des signes par des moyens appropriés, existants ou à venir". Un "cahier de doléances" reprenant l'ensemble de ces revendications a été remis au ministère de la Culture et de la Communication. Selon le collectif, près de 8% de la population française, en incluant les personnes âgées, a des difficultés d'audition et quelque 500.000 personnes s'expriment en langue des signes.
Rédaction
1 décembre 2002
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