Frédéric Beigbeder, dont l'"Hypershow" en clair sur Canal+ s'arrêtera le 22 novembre, affirme dans une interview au "Monde Télévision" daté de samedi: "la télé ce n'est pas pour moi". "Je fais un peu mon Lionel Jospin. Je retourne à ma passion littéraire. Il me faut tirer les enseignements de l'échec de +L'Hyper show+ qui est, en partie, mon propre échec", indique-t-il, se déclarant "écoeuré par ce métier". Selon lui, l'échec de l'émission, arrêtée après un trimestre d'existence, est dû "à la télévision elle-même. Les règles du jeu tuent la spontanéité, tuent le fond. Dans les conditions actuelles de production, on ne peut plus proposer de programme intelligent(...). L'animateur finalement, c'est un personnage qui est payé pour poser des questions sans écouter les réponses. Il est intrinsèquement condamné à une certaine forme de débilité". "Si jamais j'étais patron de chaîne, je me poserais de sérieuses questions sur la façon dont les émissions sont fabriquées. Elles empêchent le naturel, elles empêchent l'intelligence. La télé rend mal élevé". Contacté pour diriger les romans français chez Flammarion, Frédéric Beigbeder pense écrire un livre sur la télévision mais "pas tout de suite"."Je ne veux pas que cela ressemble à un règlement de comptes motivé par l'aigreur", ajoute-t-il, précisant: "Je ne suis pas quelqu'un qui a eu envie de faire de la télé et qui s'est bagarré pour ça". "Apparaître à l'écran est compliqué, perturbant. Comme je suis timide, je me suis mis à boire. Sur ce plan là, il était temps d'arrêter", ajoute l'écrivain auteur de +99F+". Il a dirigé la campagne de communication du candidat communiste Robert Hue à la présidentielle: "Avec 4%, j'ai fait un meilleur score avec Robert Hue qu'avec l'Hyper show. Ce qui m'attriste, c'est que Robert Hue a dû démissionner. Cela montre que la politique est un monde presque aussi violent que la télé".