Selon le quotidien belge "Le Soir", en ce "lundi matin fleurira sur la majorité des réseaux de câblodistribution francophones une nouvelle télévision lancée par le groupe AB, déjà opérateur de AB3. A la différence près que Claude Berda, patron du puissant groupe français, se passe d'une quelconque autorisation belge pour implanter sa nouvelle chaîne. Il a, en fait, obtenu l'autorisation du Conseil supérieur de l'audiovisuel français de « réveiller » une licence d'exploitation « dormante » depuis 1996 et a baptisé le programme AB4. Sur base de la Directive européenne Télévision Sans Frontières, une chaîne ayant obtenu une licence d'exploitation dans un Etat européen peut être diffusée sans entrave dans tous les autres Etats membres, à condition que le contenu diffusé soit le même que dans le pays d'origine. C'est ainsi que, dès lundi, le signal de la nouvelle AB4 partira de France vers le satellite qui l'enverra vers le siège de l'ACM. L'association des télédistributeurs francophones injectera alors cette deuxième AB sur les réseaux ayant passé contrat avec le nouvel opérateur. Ceux qui proposaient « Escales » lui substitueront AB4, les autres lui alloueront un canal. Du moins ceux qui en ont la capacité car, par exemple, Brutélé à Bruxelles (pas plus que Coditel, UPC ou Wolu-TV) ne reprendra pas encore la chaîne : Le motif est uniquement le manque de canaux disponibles pour l'instant. Mais nous poursuivons les discussions avec AB, justifie-t-on chez le télédistributeur. En soi, côté programmes, le téléspectateur ne risque pas de tomber de sa chaise. Selon un modèle de grille dont nous révélions la teneur le 18 septembre, l'offre fera la part belle à des séries majoritairement policières (« Lea Sommer », « Soko », « Julia », « Inspecteur Morse », « The Commish »), mais aussi à des films, aux « Grosses têtes », à « Au théâtre ce soir », etc. Le tout organisé en soirées à couleurs thématiques. Clairement, AB4 ciblera un public plus âgé, complémentaire à celui de AB3. Par contre, là où l'arrivée de AB4 a son petit effet, c'est dans le landerneau politico-audiovisuel, dont la vie a déjà pas mal été empoisonnée depuis la création de AB3. AB4 est un nouveau coin enfoncé dans le fragile équilibre du marché télévisuel belge. Elle va grignoter des pour cent d'audience qui s'ajouteront au 4 % de part de marché déjà récoltés par AB3. Si AB4 n'a pu prétendre à une autorisation - pour l'instant - en Belgique et recourt à la diffusion au départ de la France, c'est bien parce que sa soeur aînée belge, AB3, ne remplit pas les obligations de sa convention. Le ministre Richard Miller fait de leur respect la condition sine qua non à d'éventuelles discussions pour donner à AB4 une autorisation belge... qui lui permettrait de prospecter de la pub sur notre territoire. Rien que l'idée fait bondir RTL-TVI, qui voit croître la présence de l'ennemi juré : Petit mais au pouvoir de nuisance certain, se plaît toujours à souligner l'administrateur délégué de TVI, Philippe Delusinne. A Paris, le groupe AB fait le mort et joue l'ignorance, allant, par la voix de sa chargée de communication, jusqu'à feindre d'ignorer l'imminent lancement. Claude Berda doit pourtant bien rire sous cape de ce nouveau coup fait « aux Belges ». Avec quelques idées derrière la tête. Comme en témoigne l'un des télédistributeurs : A la demande de AB, il a techniquement été rendu possible d'insérer tôt ou tard des productions locales dans la grille de programmes. De l'info ou tout autre chose. De la pub, par exemple ?" Notez que le signal de AB est présent en MPEG-2/Viaccess sur le satellite Hot Bird 12692 MHz, pol.H SR:27500 FEC:3/4 La tutelle politique nous a indiqué qu'elle se montrera très vigilante. Au moindre indice que AB4 use de son statut français pour se soustraire aux règles belges, la riposte juridique sera immédiate.·
Rédaction
28 octobre 2002 à 01h00
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