Le cinéaste Bertrand Tavernier, vice-président de la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (l'ARP), appelle à une "responsabilisation" des parents, des diffuseurs et des cinéastes en matière de pornographie et de violence dans une interview publiée dans le Figaro. "Je comprend que l'on s'interroge sur l'idée d'une interdiction totale (des films pornographiques à la télévision), même si je ne suis pas pour", déclare réalisateur de "L'apppât" dans les colonnes du quotidien. "Mais avant d'en arriver à une telle extrêmité, pourquoi ne pas essayer de développer des moyens efficaces d'encodage et de verouillage permettant de limiter l'accès autant que faire ce peut?", interroge-t-il. "Car je continue à plaider pour une responsabilisation des parents. Aujourd'hui, tous les adolescents ont visionné des cassettes de films +gore+ ou pornographiques et la télévision n'est pas seule en cause", poursuit le cinéaste, qui en appelle également "aux diffuseurs qui par vénération de l'Audimat, oublient et abandonnent toute éthique". "Il me semble que nous, cinéastes, avons une responsabilité à assumer. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille s'autocensurer, au contraire", estime encore le réalisateur, pour qui "la peur d'une censure réactivée" pourrait créer "une autocensure ragaveuse pour la liberté d'expression". Plaidant au contraire pour une "éducation à l'image qu'aucune interdiction ne pourra jamais remplacer", le réalisateur met d'ailleurs en garde contre "d'autres formes de censures moins visibles que celle de l'interdiction ou celle des coupes", qu'il qualifie de "censure l'Audimat". "C'est notamment le refus par les festivals de sélectioner certaines productions. Ou bien, plus grave, le refus de financer des films sur simple présentation du scénario", explique-t-il. "C'est d'autant plus grave qu'elle traque l'intention et empêche l'oeuvre de voir le jour", estime Bertrand Tavernier.
Rédaction
20 octobre 2002
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