Arte France Cinéma compte recourir à partir de 2003 aux SOFICA pour accroître le montant de ses coproduction dans le cinéma d'environ 10%, a indiqué le président d'Arte France Jérôme Clément. La chaîne doit créer à cette fin une filiale, capitalisée en partie par des fonds levés auprès d'une ou plusieurs SOFICA, ces sicav particulières destinées à financer des projets cinématographiques. Cette solution a été préférée à la création d'une SOFICA Arte dont la rentabilité, avec des films d'auteurs, aurait été bien en deçà des garanties exigées par ce système financier, a précisé la chaîne. Arte compte coproduire cette année une vingtaine de films, contre 26 en 2001, pour un budget constant de 7,5 millions d'euros, le montant unitaire de son apport étant porté de 275.000 à 341.000 euros, a indiqué Jérôme Clément. Elle doit revenir ensuite à son rythme de croisière, soit 22 à 23 films par an. La chaîne a cependant élargi ses investissements dans le cinéma à l'Amérique latine avec "De l'autre côté de la rue", prochain film de Marcos Bernstein, le scénariste de "Central do Brasil". D'une manière générale, Jérôme Clément a fait part de ses "inquiétudes" pour le financement du cinéma l'an prochain. Les bons résultats de 2001 et 2002 ne sont selon lui qu'"apparents" et de "grosses difficultés" sont à prévoir pour 2003. Le président d'Arte France, accompagné du nouveau directeur du cinéma Michel Reilhac, a relevé les risques que font peser sur les producteurs indépendants la "concentration verticale" de la production et le devenir incertain de Canal+. Parmi ces facteurs d'inquiétude, il a également mentionné la renégociation de la directive européenne Télévision sans frontières et les discussions de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Pour Arte, les difficultés de financement du cinéma se sont déjà traduites par un afflux de scénarios, 600 cette année contre 450 en 2001, qui a contraint la chaîne à renforcer son "groupe de lecture".