Jobst Plog, président de la chaîne franco-allemande ARTE qui vient de fêter ses dix ans, estime que "le pari de la qualité, dans un univers audiovisuel européen tiré vers le bas, finira par payer". Dans une interview à La Croix datée de samedi-dimanche, le président d'ARTE, qui quittera ses fonctions le 31 décembre prochain, déclare qu'"ARTE a le mérite de prouver que le moteur franco-allemand peut fonctionner". "L'audience moyenne reste insuffisante. Pour l'améliorer, nous devons impérativement instituer une marque commune et ne plus nous contenter de la juxtaposition des programmes fournis par nos Laender (Etats régionaux allemands) et la France", dit-il. "ARTE reste une chaîne où la plupart des programmes de nos deux pays ne font que cohabiter (...) Dès qu'un événement important se produit en France ou en Allemagne, les téléspectateurs foncent sur leurs chaînes nationales. Nous n'avons pas su non plus mettre à l'antenne de vrais magazines culturels, capables de réunir nos deux pays qui affrontent les mêmes problèmes", ajoute M. Plog. Pour lui, "ARTE s'est installée dans le paysage européen" et "sa zone de réception déborde largement les frontières de nos deux pays", mais elle passe encore "pour une chaîne trop froide, trop intellectuelle".