Le directeur de l'AFP à Rabat Claude Juvénal a quitté lundi après-midi le Maroc en direction de la France après le retrait de son accréditation et une mesure d'expulsion prises à son encontre vendredi par les autorités marocaines. La direction de l'AFP avait protesté samedi contre ces mesures qu'elle a qualifiées de "très graves et tout à fait inhabituelles". Une "source autorisée au ministère de la Culture et de la Communication", citée par l'agence officielle MAP, avait justifié samedi cette décision en affirmant, sans autre précision, que M. Juvénal "s'est écarté de l'éthique et de la déontologie de la profession en prenant des initiatives à caractère hostile au Maroc et à ses institutions". Dimanche, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH, indépendante) a souligné que ces décisions "portent une grave atteinte aux droits de l'information et à la liberté d'opinion de la presse". Lundi, Al-Hayat Al-Yaoumya, hebdomadaire dirigé par l'ancien ministre des droits de l'Homme, Mohammed Ziane, a estimé qu'"à la lumière de la nature des événements couverts par l'AFP durant les trois dernières années, rien ne paraît justifier une décision aussi grave pour l'image du Maroc en ce qui concerne la liberté d'expression et plus spécialement la liberté de la presse". Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a de son côté dénoncé lundi l'expulsion du directeur de l'AFP à Rabat qui s'inscrit dans "une série de décisions qui limitent la liberté de la presse". A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a "regretté" l'expulsion de Claude Juvénal. "La France est attachée à la liberté de la presse partout dans le monde et donc au Maroc. S'agissant de l'affaire que vous évoquez, nous regrettons qu'on en soit arrivé là", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau, en réponse à une question.
Rédaction
7 novembre 2000
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